jeu 25 avril 2024

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MUSIQUE TRADITIONNELLE: Koumsaga Lebendé ou le maître du « Doudouga »

Originaire de Soudoubila, dans la commune de Soudougui, Koumsaga Lebendé dit Yir-soaba n’weog (le chef de famille qui s’impose) est un artiste qui œuvre dans la musique traditionnelle. Il est le porte-flambeau du «roudga »  dans la troupe musicale de Soudoubila.

Le « Doudouga » est un instrument de musique traditionnelle de fabrication locale muni d’une corde. Fait à base d’une calebasse, il est accompagné du « doudoug doore » et du « sayaq » dont la combinaison harmonieuse produit de merveilleux rythmes musicaux. Koumsaga Lebendé, fabricant et utilisateur du « Doudouga », évolue dans le domaine musical depuis des années. Bien connu dans la province du Koulpelogo, au Burkina Faso et dans la sous-région, il déroule son art au profit des mélomanes et spectateurs dans les cérémonies de jouissance. Il participe également aux activités et événements culturels lors des grandes rencontres gouvernementales.

Koumsaga Lebendé, qui fait la fierté des siens par son art, a sillonné les grandes villes du Burkina Faso en l’occurrence Ouagadougou, Banfora, Tenkodogo. Il a entre autres parcouru les villages de la commune de Soudougui, les provinces du Koulpelogo et de Kompienga, le Ghana et le Togo. C’est donc un homme pétri de talents et d’expériences qui explique le fonctionnement du doudouga : «  Le Doudouga est constitué du gong d’où vient le son, du roudg doore dont le frottement à la corde du roudga combiné aux touches des doigts offre les différentes mélodies ». Quant au « sayaq », il apporte le son aigu et porte plus loin les mélodies.

Dans sa musique, Yir-soaba n’weog aborde les thèmes de l’amour, de l’humilité, du pardon, de l’entraide et des vices des biens matériels. Dans une métaphore pleine de sagesse, il précise que la richesse ne saurait être une source d’orgueil qui contribue à la division des hommes. «  La richesse est l’œuvre de Dieu. Les riches doivent aussi considérer les pauvres pour une bonne marche de la société » a-t-il expliqué. Koumsaga Lebendé, sous le poids de l’âge, regrette la perte des valeurs culturelles, le désintéressement des jeunes à la culture et à la musique traditionnelles. C’est sous un regard impuissant, qu’il tente autant que possible de former les jeunes à la relève du « Doudouga ».

Cependant le manque de moyens, l’insuffisance des instruments musicaux traditionnels constituent l’obstacle majeur à l’initiation de la jeune génération au « Doudouga ». L’on nourrit l’espoir que les acteurs du monde culturel et les autorités administratives auront une oreille attentive aux préoccupations de Yir-soaba n’weog pour la survie du « doudouga » et la valorisation de la musique traditionnelle.

Interview réalisée par Demba Ka BARRY correspondant à Cinkansé

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