Le festival des Journées des Coutumes et Traditions de Zagtouli se tiendra du 6 au 9 novembre 2025 dans le quartier populaire de Zagtouli, sous la bénédiction du Naaba Kaongo, chef de Zagtouli. À cette occasion, le président du comité d’organisation, Théodore Ouédraogo, nous a accordé une interview consacrée à la 5ᵉ édition de l’événement, prévue dans 72 heures. Il annonce que le festival passe désormais d’un rythme annuel à biennal, en raison des exigences organisationnelles et de la mobilisation des partenaires.

Infos Culture du Faso (ICF) : Le festival des Journées des Coutumes et Traditions se tiendra du 6 au 9 novembre 2025. Quels sont vos objectifs à travers cette 5ᵉ édition ?
Théodore Ouédraogo (TO) : Cette édition vise principalement à renforcer la solidarité et la fraternité entre les habitants de Zagtouli et les localités voisines. Nous souhaitons également sensibiliser les jeunes aux valeurs endogènes telles que la parenté à plaisanterie, l’usage des outils traditionnels et les mécanismes traditionnels de gestion des conflits. C’est aussi une occasion de promouvoir l’esprit de vivre-ensemble et la cohésion sociale.
ICF : L’événement n’a pas pu se tenir en 2024. Comment expliquez-vous ce rendez-vous manqué ?
TO : Cela s’explique par notre volonté de passer d’un festival annuel à un festival biennal. L’événement a pris de l’ampleur et nécessite une grande mobilisation des partenaires. L’organisation exige du temps, de la disponibilité et de l’abnégation de la part des organisateurs, ce qui n’est pas évident chaque année. La difficulté à trouver des partenaires à chaque édition fait partie des raisons de ce changement.

ICF : Quelles sont les activités prévues pour l’édition 2025 ?
TO : Une panoplie d’activités est annoncée. Le premier jour, le chef de Zagtouli mènera une campagne de sensibilisation à la salubrité en se rendant dans les familles pour inviter ses sujets à rendre leur environnement propre. Les jours suivants, il y aura des espaces pour enfants, des jeux traditionnels, des contes et de l’oralité autour de thèmes comme le civisme et le vivre-ensemble. Nous attendons également des prestations d’artistes de renom, ainsi que des artistes de musique traditionnelle, tradi-moderne et moderne.
ICF : Avez-vous déjà des partenaires ou mécènes confirmés ?
TO : Pas pour l’instant, mais nous espérons qu’ils se manifesteront dans les jours à venir.

ICF : Le conte pour enfants se tient chaque année au palais royal. Quels sont vos objectifs à travers cette activité, et pourquoi le choix du palais ?
TO : Les contes sont une école ancestrale qui enseignait le respect, la paix, l’honnêteté et toutes les valeurs intrinsèques à l’homme intègre. C’est pourquoi nous mettons un accent particulier sur les contes, surtout pour la jeune génération. Le palais royal est un lieu sacré, où tout ce qui se déroule est empreint de sérieux et de discipline.
ICF : Quels artistes sont invités pour l’édition 2025 ?
TO : Plusieurs artistes sont attendus : des troupes de danse Warba, dagara, peule, etc. Parmi les artistes confirmés, on peut citer Emilo LeChanceux, Souleymane Guima, Flowman Boy et bien d’autres.

ICF : Rencontrez-vous des difficultés dans l’organisation ?
TO : La principale difficulté reste le manque de soutien des partenaires. Nous avons fait des demandes auprès de mécènes, mais les réponses tardent. Le volet financier est un véritable obstacle. Nous espérons toutefois une issue favorable dans les jours à venir.
ICF : Quel message adressez-vous aux partenaires potentiels ?
TO : La culture est aujourd’hui un instrument de sensibilisation utilisé même par les autorités pour promouvoir la paix, lutter contre la stigmatisation et renforcer le vivre-ensemble. Je demande aux partenaires de soutenir ce genre d’initiative afin qu’elle ne disparaisse pas.
ICF : Quel appel lancez-vous aux populations de Zagtouli et environnantes ?
TO : Je les invite à participer par tous moyens, matériels ou financiers. Je les encourage à se déplacer pour soutenir les organisateurs, venir avec un esprit de paix et éviter de perturber l’événement. Qu’ils accompagnent le festival par leurs prières. Vive la culture, vive la tradition ! Que la paix revienne au Burkina Faso !
Modou TRAORÉ (collaborateur)





