ven 29 mars 2024

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Bobo-Dioulasso: « l’égoïsme entre artistes ne contribuera pas à notre évolution », Big Desal artiste reggaeman

Installé en France, Big Desal est un artiste reggaeman burkinabè, né à Bobo-Dioulasso. Issu d’une famille de griots, chanteur et musicien, il tient ainsi l’héritage musical de par ses deux parents. Lors d’une interview qu’il a bien voulu nous accorder le 25 Mars dernier à Bobo-Dioulasso, l’artiste s’est confié sur sa carrière ainsi que ses projets musicaux.

Infos Culture du Faso (ICF) : Présentez vous à nos lecteurs s’il-vous-plaît.
Big Desal (BD): Je me nomme à l’état civil Salif Dembélé, connu sous le nom d’artiste Big Desal, artiste musicien reggaeman, compositeur, arrangeur burkinabè résident en France.

ICF: Comment êtes-vous entré dans la musique ?
BD: Je viens d’une famille de griots, mes deux parents sont dans la musique traditionnelle, donc on peut dire que j’ai grandi dans la musique.

ICF: Parlez-nous de vos œuvres musicales?
BD: J’ai 3 albums. Le premier sorti en 2004 intitulé <<louancé>>, le 2e en 2011 intitulé <<histoire d’aventure >> et le 3e en 2017 intitulé <<tout est compliqué>>. Ce dernier m’a d’ailleurs permis d’être sacré Marley d’or en 2018.

ICF: Comment se comportent vos œuvres musicales à l’extérieur comme au Burkina Faso ?
BD: Mes œuvres à l’extérieur ne sont pas assez vendues comme au Burkina Faso. À l’extérieur, on est basé sur l’internet, les sites de téléchargement sur l’internet et aussi sur youtube en défaut. Ils partent sur la plateforme et ils achètent mais au Burkina, depuis la sortie de mon album, j’ai à ma possession des CD que je vends et actuellement je les ai tous écoulés. En sus, je dirais que mes œuvres se comportent bien au Burkina qu’à l’extérieur.

ICF: Vous avez été sacré marley d’or 2018, qu’est ce que ça fait d’être couronné de ce titre qui récompense le meilleur de l’année ?
BD:Etre couronné, déjà prouve que tu as un talent potentiel en toi, prouve que ta production a été vraiment un succès. Obtenir le Marley d’or a vraiment ajouté quelque chose à ma carrière. Cela m’a permis de renaître, être aimé par tous ceux qui m’avaient oublié en 2004 avec mon premier album << Louancé>>. J’ai fait sortir << l’histoire d’aventure>> en 2011 et mon 3e album en 2017 intitulé <<tout est compliqué>>. Après quelque temps, c’était le Marley d’or en 2018. Tout ceux qui me suivaient le font toujours et ceux qui m’avaient perdu m’ont retrouvé grâce à ce Marley d’or. Cela m’a été une source de confiance, de courage et à redonner la confiance à mes fans et mélomanes.

ICF: Comment êtes-vous accueilli par les mélomanes au Burkina ?
BD: Ça n’a pas été comme de la manière voulue. Je me dis que si je suis nominé, néanmoins lors de mon concert dans les 3 grandes villes comme Ouagadougou, Bobo-Dioulasso et Koudougou, les organisateurs de Marley devraient faire un geste pour m’accompagner. Malheureusement avec leurs promesses ; j’ai finalement organisé seul sans leur soutien. Cela m’a vraiment touché. Ils te font une promesse et à la dernière minute, ils te tournent le dos. Sincèrement ils ne m’ont pas accueilli et n’ont rien fait pour moi. C’est moi qui ai tout fait ; passé les communiqués à la radio et fait des interviews.

ICF: Que pourrait-on savoir de votre actualité musicale ?
BD: Comme je ne suis pas basé au Burkina, à l’extérieur je travaille et fais la musique car moi je ne peux pas vivre uniquement que de mon art mais d’autres artistes le font. Le 21 avril, à l’extérieur ; j’organise un concert, avant cette date ; le 22 avril je dois jouer au centre culturel les bambous avec l’artiste musicien RIKSON.

ICF: Quelle relation entretenez vous avec les autres artistes de la région des Hauts-Bassins et quels sont vos projets futurs ?
BD: J’entretiens de très bonnes relations avec les autres artistes de la région. Ils me respectent et je les respecte aussi. Depuis le début de mon studio, on n’a pas été compliqué avec les collègues. La porte est toujours ouverte et les artistes viennent à chaque moment pour leurs enregistrements. Pour mes projets futurs, j’ai un album en vue. Avec la situation du pays, l’insécurité, La Covi-19, on doit attendre pour voir comment les choses se dérouleront. J’ai un single que je n’ai pas pu actualiser à cause de cette pandémie qui venait juste de commencer. Dans mes projets, je reviendrai sur ce single et ferai sortir un maxi de 4 titres. Aussi, dans les années à venir, j’organiserai un festival qui se déroulera chaque année à Bobo-Dioulasso.

ICF: Quelles sont les difficultés auxquelles vous faites face ?
BD : Le gros problème est que les artistes ne se soutiennent pas, chacun se trouve dans son coin. Si tu veux organiser ton concert, tant que tu ne touches pas ces derniers, ils vont boycotter ton concert. Ces personnes sont là. J’ai organisé un grand concert au théâtre de l’amitié de Bobo-Dioulasso ; invité d’autres artistes de la ville et hors de la ville pour qu’ils viennent me soutenir afin que je remercie les fans, les mélomanes, les proches ; la population pour leur soutien, confiance, d’avoir voté pour moi lors du Marley d’or. Je m’attendais ce jour-là à une grande foule, mais à ma grande surprise ça n’a pas été ainsi. Pendant l’organisation, pour avoir les matériaux de sonorisation et autres, c’était très compliqué ; les prix étaient très élevés et là où je partais c’était le même prix. On était obligé de faire avec ; car tout était déjà mis en place, notamment les panneaux de publicité, les affiches et autres. Je n’ai aucun problème avec quelqu’un mais, il y a toujours des gens qui sont là pour détruire et empêcher les autres de progresser. C’est après que je me suis rendu compte et compris le système. Ces personnes veulent que ça soit eux à chaque moment lorsqu’il y a une activité, que tu les fasses part enfin qu’ils puissent venir organiser.

ICF: Quelles sont vos attentes vis-à-vis des nouvelles autorités, singulièrement la ministre en charge de la culture ?
BD :En tant qu’acteur culturel, on attend de la nouvelle ministre Madame Valérie Kaboré un grand changement de sa part ; qu’elle nous fasse des propositions pour débloquer notre situation ; qu’elle soit également très ouverte envers nous les acteurs. Aussi, qu’elle nous aide si toutefois, le besoin se fait sentir en vue d’organiser des activités, que ce soit sur le plan financier ou à travers des conseils.

ICF: Quel est votre mot de fin?
BD: Pour terminer, je dirai merci à Infos Culture du Faso qui nous accompagne à chaque moment. Je demande à tous les artistes de se soutenir, s’encourager, éviter les querelles, l’égoïsme, publier les activités des autres sur les différentes pages car cela va nous aider à avancer et à faire rayonner notre culture dans l’international. Seule la collaboration conduit au succès. Si nous prenons l’exemple du Mali, la Côte d’Ivoire, lors de leurs organisations où manifestations culturelles, les Maliens sont mobilisés et occupent presque toute la Bercy. Mais contrairement dans notre ville ; même si nous faisons appel à 2O artistes célèbres de la ville pour un concert au niveau du grand stade de Bobo-Dioulasso, il n’y aura pas assez de monde car on ne se soutient pas. Si toutefois on commence à se soutenir, je dirai que tout ira mieux. Avant de clore l’interview, j’invite la population de la ville et hors de la ville le 2 avril prochain au Centre culturel les bambous à un concert en live avec l’artiste musicien RICKSON.

Catherine S Zongo (stagiaire)

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