La salle de spectacle Koamba Lankoandé du CENASA a abrité dans la nuit du samedi 13 février 2021, le spectacle <<Voisins bizarres>> de l’artiste humoriste Moussa Petit Sergent. Prévue pour se dérouler à guichets fermés, le dit spectacle a refusé du monde dans cette mythique salle.
20 000 francs et 30 000 francs CFA pour les couples: tels étaient les pass pour avoir accès à cette mythique salle Koamba Lankoandé du CENASA dans la soirée de ce 13 février, afin d’assister au fameux spectacle tant attendu de Moussa Petit Sergent, <<intitulé Voisins bizares>>. Une grande première au pays des hommes intègres. Mais très vite, cet humoriste hors pair n’a eu besoin que d’une heure et demi (1h30) pour justifier ces prix d’entrée assez sucrés. Et le secret d’une telle réussite n’est nul d’autre que l’aspect de la scénographie, mais aussi de l’accompagnement de musiciens, le tout doublé de son et de lumière à l’image d’une vraie scène de théâtre. Une innovation qui lui vaut d’ailleurs une approbation et adhésion du public présent à cet effet.
En effet, le spectacle <<Voisins bizarres>> illustre la vie d’un quartier populaire de Ouagadougou et met à nu des comportements anodins que nous avons, mais qui produisent des effets dévastateurs dans notre écosystème. Et ce n’est pas cette scène du CENASA, transformée en un véritable bidonville qui démontrera le contraire. D’un décor pittoresque, illustré par une anarchie de maquis, de pneus usagés à des coins de rue, des espaces de ventes illicites de carburant, tout a été mis en œuvre pour donner une certaine originalité à ce spectacle.
Une innovation à laquelle, Moussa Petit Sergent a ajouté son savoir-faire comique et humoristique. Ce qui n’a pas laissé le public sans admiration. En réalité, c’est une ambiance folle qui a prévalu au sein de cette salle de spectacles qui était pleine comme un œuf. Et en croire à l’artiste, le pouvoir de l’humour est de parvenir à interpeller le grand public, à faire intervenir l’actualité et s’y adapter, traiter de sujets graves sur un ton léger, toucher à des tabous dans des éclats de rire.
L’idée selon lui, est de servir de miroir à la société, et d’encourager le bon voisinage, la solidarité entre les riverains afin d’offrir un espace de réflexion quant à l’héritage à leguer aux futures générations. Cependant l’humoriste a fait savoir que ce spectacle est inspiré de ses propres vécus avec sa mère, à travers de nombreuses cours communes, appelées <<celibatoriums>>. « Arrivés nouvellement de la Côte d’Ivoire, ma mère et moi avons vécus dans de multiples celibatoriums à Ouagadougou. Et ce spectacle illustre l’ensemble de mes vécus quotidiens dans ces quartiers populaires. Mais l’idée aussi pour moi est de véhiculer la solidarité et le vivre-ensemble qui y existe », s’est-il confié avant de laisser entendre qu’il est assez satisfait du bon déroulement de ce spectacle.
📷 :Sophie Garcia
Boukari OUÉDRAOGO
