Quatre mois après son lancement, le projet «Passerelle pour la professionnalisation de jeunes metteur(e)s en scène burkinabè» vient de connaître sa première restitution. C’était dans la soirée de ce vendredi 3 février 2023, du côté de l’Espace Grâce Théâtre de Tampouy, à Ouagadougou.
Contribuer au renforcement des capacités créatives et productives des jeunes professionnels des filières arts de la scène au Burkina Faso, c’est là tout le bien-fondé du projet «Passerelle pour la professionnalisation de jeunes metteur(e)s en scène burkinabè». Cette initiative de l’Association Grâce Théâtre du Burkina (AGTB), se veut une minière de combler le manque criard de jeunes metteurs en scène. Et après près de quatre bons mois d’activités marquées par des phases d’initiation, de formation, de recherches et de sélection de textes d’auteurs burkinabè, le projet vient de connaître sa première soirée de restitution ce 3 février 2023.
«Gaskindé», c’est donc l’intitulé de cette pièce théâtrale adaptée de l’œuvre «Jasmin en flammes» de l’illustre homme de théâtre et metteur en scène, Ildevert Méda. Cette adaptation est du jeune metteur en scène et dramaturge Mady Sanfo et de son assistant Pacôme Kaboré. « «Jasmin en flammes» de monsieur Méda est un texte qui retrace l’actualité de la Tunisie, plus particulièrement le Printemps arabe. Et quand j’ai lu ce texte, je me suis rendu compte qu’il s’apparente à la situation sociopolitique et sécuritaire que connaît notre pays ces dernières années. C’est ce qui justifie le choix du titre «Gaskindé», qui fait allusion au drame qui s’est abattu sur cette localité », a expliqué monsieur Sanfo.
À en croire Mady Sanfo, dans «Jasmin en flammes», le jeune Aziz s’est immolé pendant que dans l’adaptation «Gaskindé», ce sont des vivres qui ont été brûlés avec plus d’une centaine de véhicules. Ce sont donc des vies humaines qui ont été brûlées dans ces deux cas, selon ses dires. De façon substantielle, la pièce théâtrale «Gaskindé» se veut un tremplin pour faire ressortir l’influence des drogues, des médias et bien d’autres éléments dans la crise sécuritaire que traverse le Burkina Faso. Pour le jeune metteur en scène, les similitudes entre les situations sont légion.
Pour le directeur de l’AGTB, Anatole Koama «Gaskindé» est l’un des deux spectacles de restitution attendus à la suite de ce projet. Et c’est une joie, selon lui, de voir les retombées du projet. « La diffusion des deux créations dont la première est intervenue ce soir, vient couronner quatre mois de dur labeur avec des formateurs de qualité. Et je crois qu’ils ont le droit d’être fiers de ce qu’ils ont dispensé comme connaissances aux différents apprenants. C’est le moment d’adresser nos remerciements à ces formateurs notamment Paul Zoungrana, Ildevert MEDA et Laure Guiré », a-t-il souligné.
Pour rappel, le projet «Passerelle pour la professionnalisation de jeunes metteur(e)s en scène burkinabè» a été cofinancé par le Fonds de Développement Culturel et Touristique (FDCT), à travers son 5e appel à projets. Du reste, la diffusion de la deuxième et dernière création est attendue dans la soirée du samedi 4 février 2023, à partir de 20h, du côté de l’Espace Grâce Théâtre Cité An 3.
Boukari OUEDRAOGO
