Ouagadougou abrite du 22 au 26 décembre 2022, le 13e rendez-vous annuel du Festival Nuit d’hommage aux autorités coutumières. Le top départ de l’évènement a été donné dans la matinée de ce 22 décembre 2022 à travers une conférence publique sur le thème de l’édition «Contribution des chefs coutumiers à la recherche de la paix et de la cohésion sociale au Burkina Faso».
Comme tous les ans, la cantatrice burkinabè Nana Bibata à travers sa troupe Razang-Rima organise le Festival Nuit d’hommage aux autorités coutumières. 13e édition du genre, le tapis de l’évènement se déroule du 22 au 26 décembre 2022 sous le thème «Contribution des chefs coutumiers à la recherche de la paix et de la cohésion sociale au Burkina Faso». Et c’est devant plusieurs chefs coutumiers ce 22 décembre 2022 à Palace Hôtel que s’est ouverte cette présente édition et ce, à travers une conférence publique sur le thème de l’édition.
Cette conférence publique qui a été largement développée par le Pr Albert Ouédraogo, a essentiellement porté sur l’apport des autorités coutumières dans le processus de recherche de paix et de cohésion sociale au Burkina Faso; car comme on le sait, le pays des hommes intégres traverse l’une des périodes les plus sombres de son histoire, dû au phénomène du terrorisme. Et ce qui ressort donc de la communication du Pr Ouédraogo, c’est que le Burkina Faso souffre de beaucoup de maux dont la corruption, et bien d’autres. Alors, les conséquences qui en découlent ne surprennent pas les chefs coutumiers. Ce sont selon lui, les conséquences directes de la perte de nos valeurs ancestrales au détriment de la culture occidentale.
Cela dit, les autorités coutumières devraient s’impliquer davantage dans l’éducation de la société. Il est impératif selon le Pr Ouédraogo, d’aider à rebâtir nos valeurs cardinales qui autrefois garantissaient le vivre-ensemble, la cohésion sociale et la paix entre les sociétés. D’où l’importance du rôle des chefs coutumiers dans le processus de recherche de la paix et de la cohésion. Cependant, a-t-il signifié que les chefs doivent être reconnus à leur juste valeur. « En Côte d’Ivoire, il existe une Chambre des rois. Idem en Angleterre où il y a également la Chambre des «Lords». Au Burkina, les politiques doivent aller dans ce sens. C’est-à-dire, travailler de sorte à offrir un statut aux autorités coutumières au vu de leur rôle inébranlable dans la pérennisation des bonnes valeurs et le vivre-ensemble », foi du Pr.
Représentant le Mogho Naaba Baongo, roi des Mossis, par ailleurs patron de cette édition 2022, Wemtenga Naaba Ligdi s’est réjoui de l’exposé du conférencier du jour. Pour lui, les chefs coutumiers doivent se départir de tous les actes et actions qui remettent en cause leur dignité afin de demeurer les garants des valeurs cardinales. « Nous sommes autant responsables de l’égarement de nos enfants, car nous les avons laissés se livrer à la culture occidentale. C’est donc à nous de les enseigner nos valeurs, gages d’une société plus juste et paisible. Aussi, chacun de nous se rappelle bien du rôle historique qu’a joué la chefferie coutumière dans la reconstitution de la Haute-Volta d’antan dans laquelle il a toujours régné la paix. Nous avons donc le devoir de préserver cet bel héritage. Et cela demande beaucoup plus d’implication », a martelé le représentant du Mogho Naaba.
Pour sa part, l’initiatrice de l’évènement, Nana Bibata a tenu à saluer le conférencier ainsi que tous les chefs coutumiers participants pour ces moments d’échange et de partage. De ses dires, il était important qu’à cette édition des réflexions puissent être menées afin de participer à ramener la quiétude au Burkina Faso, autrefois pays de paix et de vivre-ensemble. Et après donc avoir écouté les uns et les autres, dit-elle, l’espoir est tout à fait permis.
À noter que le reste du Festival sera marqué par la Nuit d’hommage aux autorités coutumières dans la soirée du 22 décembre; et de la foire d’exposition-vente dénommée «Fong-Raaga» du 22 au 26 décembre 2022.
Boukari OUEDRAOGO
