mer 24 avril 2024

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Arts culinaires: focus sur le met local « Zamnin »

Participer à la promotion de la culture burkinabè, tel a toujours été notre défi. Et dans cette dynamique, nous avons rencontré Madame Zouma Chantal Ouédraogo, restauratrice spécialisée dans la préparation des mets locaux. Nos échanges avec elle ont essentiellement tourné sur le « Zamnin », un met local qui s’est fait sans doute une place de choix dans les habitues alimentaires des populations du pays des hommes intègres.

Infos Culture du Faso (ICF): Dites-nous qui est Zouma Chantal Ouédraogo ?
Chantal ouedraogo (CO): Comme vous l’avez dit, je répond au nom de Zouma Chantal Ouédraogo, restauratrice de mets locaux à Ouagadougou. Mais je suis juriste environnementaliste de formation.

ICF: Qu’est ce qui vous a motivé à faire ce métier bien qu’ayant fait des études supérieures ?
CO: Il faut dire que c’est la maman qui nous a initiée dans ce métier. Quand on était petites, on aidait la maman à vendre ses nourritures puisqu’elle faisait les mets locaux en ce temps. C’est en quelque sorte comme ça qu’est née ma passion pour la cuisine.

ICF: Qu’est ce qui a valu la création de cette nourriture appelée « Zamnin » ?
CO: Pour ce que je sais, paraît-il que c’est la famine qui occasionné l’arrivée de cette nourriture au Burkina Faso. En ce temps là, il n’y avait pas de quoi se nourrir, alors nos grands parents se sont donnés l’idée de créer un plat spécifique à eux où ils pourront s’en servir pour « remplir leur ventre ». Le « Zamnin » provient donc des fruits d’un arbre de la brousse appelé « Accassia ». C’est ainsi qu’est née cette nourriture.

ICF: Comment se fait la préparation du « Zamnin » ?
CO: Sa préparation prend un peu plus de temps par rapport aux autres spécialités. Généralement, le « Zamnin » est rempli de sable et de saleté vu qu’il provient de la brousse. Alors, il faut s’asseoir trier les saletés d’abord; après cela, il faut bien le laver proprement. Ensuite, mettre la marmite au feu avec un peu d’eau dans laquelle l’on renverse le « Zamnin ». Il a ensuite laissé bouillir jusqu’à cuisson. Après, on le recuille de la marmite et on le lave à nouveau avec des passoires. On doit le laver de sorte que ça soit bien propre et avec au maximum cinq bassines d’eau.
Suite à tout ceci, on lave la marmite de nouveau et on renverse le « Zamnin » dedans avec un seau d’eau. Lorsqu’il commence à bouillir, on ajoute de la potasse et l’on laisse mijoter pendant 1h de temps. Après cela, on le recueille et on passe à la vapeur de sorte à lui procurer une belle couleur et la cuisson est prête. Notons qu’on peut le faire aussi avec de la viande hachée, mais à la demande de la clientèle.

ICF: À quelle occasion, on faisait cette spécialité culinaire ?
CO: Avant, on le faisait lors des funérailles au village mais petit-à-petit, on a intégré cette nourriture en ville et on le fait maintenant surtout lors des cérémonies de mariage, de baptême, de présentation de famille etc. Il faut reconnaître que le « Zamnin » est d’une grande utilité de nos jours surtout lors de nos différentes cérémonies.

ICF: ce métier nourrit-il son homme ?
CO: Oui, je peux dire que ce métier nourrit son homme. J’en suis un témoin privilégié. La preuve est j’ai décidé de laisser mon travail de juriste environnementaliste et de me consacrer uniquement à la préparation des mets locaux.

ICF: Quelles sont les difficultés que vous rencontrez dans ce métier ?
CO: Nous rencontrons plusieurs difficultés telles que la main-d’œuvre. Les gens n’acceptent pas faire ces genres de travail; ils préfèrent la cuisine européenne c’est-à-dire la préparation des pizzas, du chawarma etc. Aussi, les gens ont une mentalité vraiment mauvaise, ils préfèrent prendre une forte somme d’argent pour aller acheter des pizzas que de venir acheter ”le babenda” ou le « Zamnin ». Quand tu leur dit que le plat de Zamnin coûte 700 F CFA, ils te diront que c’est cher. Cependant, ils iront dépenser sur d’autres nourritures. Les burkinabè eux-mêmes n’aident pas à la valorisation de leurs cultures. Je le dis parce que nos plats locaux représentent notre culture, par conséquent, nous devons en être fiers en les consommant. Cela y va de leur valorisation.

ICF: Quels conseils aimeriez-vous donner aux jeunes qui voudront emboîter vos pas ?
CO: Je les encourage vraiment à faire ce métier. Mais il faut qu’elles aiment ce qu’ils font. Toutefois, il ne faut surtout pas baisser les bras car la récompense se trouve au bout de l’effort.

ICF: Nous sommes à la fin de notre entretien, quel est votre mot de fin dernier ?
CO: J’invite les Burkinabè à consommer les mets locaux, qu’ils aident à la valorisation de leur culture. Aussi, je dis merci à Infos Culture du Faso pour la considération.

 

 

 

Léticia G.YAMEOGO (Stagiaire)

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