jeu 25 avril 2024

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« Personne ne valorisera notre culture à notre place; il revient à nous même de le faire », Hawa Sissao, artiste chanteuse

Du Burkina, en passant par le reste du monde, Hawa Sissao s’est toujours illustrée comme l’une des figures de proue de la musique burkinabè. Les expériences acquises aux côtés d’Abdoulaye Cissé, Smarty, Mawndoé et bien d’autres font sans doute d’elle une artiste « complète ». D’ailleurs, son combat pour les conditions de vie de la femme africaine et les enfants lui vaut d’être désignée ambassadrice des droits et de l’autonomisation économique de la femme au Burkina Faso en 2007. Lors d’une interview qu’elle nous a accordée, Sissao revient sur son parcours, mais également évoque ses projets parmi lesquels, il y a son prochain album « Reconnaissante ».

Infos Culture du Faso (ICF): Qui est Hawa Sissao pour nos lecteurs ?
Hawa Sissao (HS): Comme vous le savez déjà, je suis Hawa Sissao à l’état civil et Sissao est mon nom de scène, artiste musicienne. Je suis originaire de la Boucle du Mouhoun et je viens d’une famille musulmane où la mère est Adja et père Elhadj. Mon père fut instituteur. Je fais de la world music où il y a l’afro beat mandingue, du jazz, du blues.

ICF: Parlez-nous un peu de vos débuts dans la musique ?
HS: Tout a commencé en 1993 avec Aboulaye Cissé avec qui je faisais de nombreuses choses, notamment la chanson, la danse. J’étais également chorégraphe jusqu’à ce qu’en 2004, je me suis présentée au grand prix de la chanson moderne qui était organisée par le Ministère de la Culture, des Arts et du Tourisme où j’ai terminé lauréate. Par la force des choses, j’ai lancé en 2006, le tout premier album de ma carrière baptisé « Destin ».

ICF: De votre album « Destin » en passant par « Binkadi », jusqu’à votre maxi, comment jugez vous ce parcours musical ? Et que vaut Aboulaye Cissé dans votre carrière musicale ?
HS: Ce parcours est très positif pour moi. Et je rend grâce à Dieu pour tout cela. Abdoulaye Cissé est d’abord mon cousin. Il est aussi mon maître penseur. C’est lui aussi qui m’a appris le live. bref, il est tout pour moi.

ICF: Vous avez parlez de transition à travers votre maxi de deux titres « Gounou » et « Mariage », c’est quoi le message attendu ?
HS: Il faut dire que c’est à l’écoute de mes fans qui me parlent de tendance que j’ai fait ce maxi de 2 titres. Le titre « Gounou » est un peu proche du couper-décaler. C’est une manière de montrer un tout petit de différence entre ce que je faisais et ce qui arrive. C’est pourquoi j’ai parlé de transition.

ICF: Vous avez un intérêt envers votre culture linguistique notamment le dioula et dafing. Comment expliquez-vous cet attachement à cette culture ?
HS: Comme à coutume de le dire, la belle femme ne peut donner que ce qu’elle a. Je préfère valoriser ma culture avec ma langue parce que c’est là que je me sens mieux, je comprends mieux. C’est pourquoi je me donne la mission de valoriser ma culture à travers ma langue notamment le dafing et le dioula.

ICF: Dans pratiquement toutes vos chansons, vous faites l’apologie du bien-être de la femme africaine et des enfants. Que voulez-vous apporter comme changement à travers ce combat ?
HS: La charité bien ordonnée commence par soi même. Je suis une femme et j’ai des enfants. C’est donc logique que je valorise le bien-être de la femme et les enfants. En effet, la femme est magnifique et sacrée. Elle ne mérite de ce fait, de souffrir car elle est cette personne qui accompagne toujours l’homme dans ces combats. Elle est la reine, le berceau de l’humanité. Tout homme qu’on voit aujourd’hui est issu d’une femme, qu’il soit ministre ou président. Tout homme est cet enfant d’une femme. La femme mérite réellement qu’on la magnifie. Et qui dit enfant, dit femme pour moi.

ICF: « Dis moi » est le single que vous avez lancé cette année, Pourquoi le choix de ce titre ? Et quel projet est derrière ce single ?
HS: Le titre « Dis moi » est une interpellation et une invite de cultiver l’amour. Pour moi, les gens ont mis de l’amour de côté et sont assoiffés du bien matériel et du pouvoir. C’est pourquoi nous sommes dans cette situation. En dioula, on dit « Ko bè bii kou kanou konnon », c’est-à-dire en français l’amour supporte tout. Je pense que seul l’amour peut nous ramener la paix.

ICF: Vous avez donné un rendez-vous à vos mélomanes novembre prochain pour la sortie d’un nouvel album dénommé « Reconnaissante ». Que faut-il s’attendre en termes de contenu ?
HS: Il faut s’attendre à tout. Dans cet album, il y aura du blues, du folklore, du Jazz, de l’afro mandingue. Ça sera donc un mélange de plusieurs genres musicaux. Mes fans sont diversifiés un peu partout, alors je fais tout pour que chacun d’eux y trouve son goût.

ICF: Votre couple s’illustre pour plusieurs mélomanes comme un foyer d’exemplarité dans la musique burkinabè. Avez-vous des projets de musique à deux à venir ?
HS: Tant mieux si les gens trouvent que nous sommes un couple exemplaire dans la musique burkinabè. Chacun de nous (ATT et moi) a des projets en solo mais aussi nous avons des projets ensembles et cela sera vu au moment opportun.

ICF: Quels conseils avez-vous à l’endroit de la jeune génération d’artistes qui veulent s’adonner aussi au live ?
HS: Je leur demanderais de se faire former dans les écoles d’orchestre. Il ne doivent jamais avoir honte d’aller à l’école de la musique . Ces jeunes doivent savoir que notre culture est vaste et nous devons pas la négligée car elle reste un héritage pour nos enfants . Notre patrimoine culturel est très riche musicalement donc nous pouvons se faire une place importante dans le show biz mondial. Si ces jeunes veulent aller à la conquête de l’international, qu’ils ne se limitent pas au playback. Ils ont plutôt intérêt à apprendre le live. Le live est incontournable pour celui qui veut aller à l’international. La nouvelle génération gagnerait à innover car à un moment donné les mélomanes sont fatigués d’écouter les mêmes genres. Nous devons faire le mixage des sons des autres à nos réalités. Nous devons prendre le jazz, le blues,….et faire le mélange avec le dafing, mooré, dioula, etc.

ICF: Nous sommes à la fin de notre entretien, quel est votre mot de fin ?
HS: Je dirais merci à Infos culture du Faso pour son engagement du côté de la culture. On peut avoir les clés USB du maxi « Dis moi » en appelant le numéro 55 67 12 71. Je profite dire aux gens de liker nos chansons, les partager, et participer aux concert des artistes . C’est un acte de patriotisme. Je termine en disant que personne ne valorisera notre culture à notre place; il revient à nous même de le faire.

Interview réalisée par Modou TRAORÉ (stagiaire)

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