Situé dans l’est du Burkina Faso, le Parc National d’Arly s’impose comme l’un des trésors écologiques majeurs de l’Afrique de l’Ouest. Entre biodiversité exceptionnelle, paysages spectaculaires et reconnaissance internationale, ce parc illustre le potentiel touristique et environnemental du pays.

Créé en 1950, le Parc National d’Arly également appelé réserve totale de faune d’Arly fait partie des plus anciennes et plus vastes aires protégées du Burkina Faso. Avec ses 76 000 hectares de superficie, il constitue un refuge privilégié pour une faune sauvage variée et constitue un pilier du réseau écologique sous-régional.

Localisé dans la province de la Tapoa, en zone soudanienne, ce parc est transfrontalier avec deux autres joyaux naturels d’Afrique de l’Ouest : le Parc National du W (Niger) et la Réserve de la Pendjari (Bénin). Ensemble, ces trois entités forment le complexe W-Arly-Pendjari (WAP), un ensemble écologique transfrontalier reconnu pour sa richesse faunique et sa gestion concertée.

Une biodiversité impressionnante
La richesse naturelle du Parc National d’Arly tient à la fois à sa diversité écologique et à la variété de ses paysages. Il abrite une grande concentration de mammifères emblématiques, notamment des éléphants, lions, buffles, hippopotames, antilopes, phacochères ou encore hyènes. Il constitue également un habitat privilégié pour de nombreuses espèces d’oiseaux migrateurs et résidents.

Son écosystème complexe repose sur plusieurs éléments géographiques notables : la falaise du Gobnangou, les collines de Pagou et de Tanga, ainsi que plusieurs cours d’eau, dont la rivière Pendjari (permanente), et les rivières Singou, Douboudo et Arly, de régime semi-permanent. La végétation, quant à elle, est dominée par des savanes arborées et savanes boisées moyennement denses, qui offrent un cadre idéal à la vie sauvage.

Une double reconnaissance de l’UNESCO
Le Parc National d’Arly ne se distingue pas seulement par sa faune et sa flore : il bénéficie désormais d’une reconnaissance internationale qui renforce sa valeur patrimoniale.
Après avoir été inscrit, en juillet 2017, sur la liste du patrimoine mondial de l’UNESCO dans le cadre du complexe WAP, le parc a franchi une nouvelle étape majeure en juillet 2018. Lors de la 30e session du Conseil International de Coordination du Programme MAB (Man and the Biosphere), tenue à Palembang, en Indonésie, Arly a été officiellement intégré au réseau mondial des réserves de biosphère.

Cette inscription témoigne de l’engagement du Burkina Faso en matière de conservation de la biodiversité et de promotion du développement durable. Elle a été rendue possible grâce à l’élaboration d’un dossier technique, soutenu par le projet RBT/WAP-GIZ, combinant efforts scientifiques, logistiques et diplomatiques.

Un potentiel touristique à valoriser
Le Parc National d’Arly reste encore méconnu du grand public, mais il incarne une destination de choix pour le tourisme écologique, les safaris photos et les recherches scientifiques. Son intégration à deux programmes majeurs de l’UNESCO ouvre de nouvelles perspectives pour le développement local, la valorisation du patrimoine naturel et l’attractivité touristique du Burkina Faso.

Dans un contexte mondial où les enjeux environnementaux sont au cœur des préoccupations, Arly représente bien plus qu’un parc : c’est un symbole de résilience écologique, un outil de coopération régionale et un espoir pour un tourisme durable en Afrique de l’Ouest.
Parfait Fabrice SAWADOGO