jeu 18 avril 2024

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Nouvel an 2023 : les vœux du président de la SAGES, Boubacar Koba Dao

«Cette période d’insécurité et d’instabilité des institutions nationales, à mon sens, n’a pas été propice à l’action culturelle en général. Et la filière du livre ne pouvait pas échapper à cette conjoncture quelque peu morose». Ce sont là des propos de Koba Boubacar Dao, président de la Société des Auteurs des Gens de l’Écrit et des Savoirs (SAGES), lors d’un entretien accordé à notre rédaction. Entretien au cours duquel il est revenu sur le bilan des activités de l’association en 2022 et les perspectives tout en présentant ses vœux pour 2023.

Infos Culture du Faso (ICF) : Dites-nous qui est Boubacar Dao pour nos lecteurs.

Koba Dao : Pour faire bref, retenons que dans la vie professionnelle de fonctionnaire de l’État, Koba Boubacar Dao est inspecteur de l’enseignement secondaire. Dans le domaine artistique, il est responsable de la Compagnie Athéna théâtre. Et sur le plan littéraire, il est écrivain et présentement président de la Société des Auteurs des Gens de l’Écrit et des Savoirs (SAGES).

ICF : Vous êtes l’actuel président de la SAGES. Veuillez nous la présenter s’il vous plaît.

Koba Dao : La SAGES, ou si vous voulez, la Société des Auteurs des Gens de l’Écrit et des Savoirs, est une association qui regroupe les écrivaines et les écrivains du Burkina Faso. Elle a été créée à Ouagadougou le 1er avril 2011, avec comme premier président Dr Dramane Konaté. La SAGES, en termes de statistiques au 31 décembre 2022, ce sont 65 membres statutaires, 28 membres honoraires, 272 sympathisants identifiés et un Bureau exécutif de cinq membres.

ICF : Quelle est la vision des écrivains à travers cette association ?

Koba Dao : Pour répondre à cette question, je voudrais me référer aux Statuts de notre association qui stipulent notamment dans son article 6 que «l’objectif principal de la SAGES est de développer et promouvoir le livre et l’écrit au Burkina Faso». Quant à l’article 7, il précise que les objectifs spécifiques de la SAGES sont : «fédérer les actions des associations d’écrivains et des auteurs d’écrits; œuvrer à la création de la Maison de l’écrivain; contribuer à la promotion de la Maison de l’écrivain; contribuer à l’émergence d’une société savante au service de la paix et du développement; développer le livre et l’écrit au Burkina Faso; défendre les intérêts des écrivains et auteurs d’écrits; créer un pôle de Conseil littéraire, juridique et socioprofessionnel dans le domaine du livre et de l’écrit; établir un partenariat actif avec des structures similaires au niveau national, sous-régional, régional et international».

ICF : Quels étaient les défis à relever en termes d’activités, au cours de l’année 2022 ?

Koba Dao : Il s’est agi essentiellement de pouvoir mettre en œuvre les activités planifiées pour les Saisons littéraires du Faso pour 2021-2022 et 2022-2023. Entre autres, ce sont nos activités de routine telles que les cafés littéraires, les Soirées littéraires organisées en collaboration avec le Restaurant Yelba de Ouagadougou, les tournées des écoles, les dédicaces de livres, les sessions de formation pour jeunes auteurs. Mais aussi des activités de notre agenda comme les commémorations des journées nationales ou internationales. On peut citer la Semaine mondiale du roman, la Journée internationale de l’écrivain africain, la Journée mondiale de l’écriture manuscrite, la Journée mondiale de la poésie, la Journée mondiale du théâtre, la Journée internationale du livre pour enfants, les 10e Journées de l’écrivain burkinabè, la Journée mondiale du livre et du droit d’auteur. Nous envisagions également une participation à la 20e édition de la Semaine nationale de la Culture (SNC Bobo 2022). Tout comme il était aussi et surtout question de boucler la phase II du projet de «Promotion littéraire et formation aux métiers du livre et en art oratoire» soutenu financièrement par le Fonds de développement culturel et touristique et de lancer le projet de «Prévention de la radicalisation et de l’extrémisme violent par le livre» en partenariat avec la Coopération suisse…

ICF : Quel bilan tirez-vous de toutes ces activités ?

Koba Dao : Celles qui ont pu effectivement se tenir ont eu un succès satisfaisant. Cependant, nous n’avons pas pu marquer comme nous le souhaitions la Journée mondiale du théâtre, les 10e Journées de l’écrivain burkinabè, la Semaine mondiale du roman… et nous avons attendu en vain la 20e édition de la Semaine nationale de la Culture initialement prévue pour mars 2020 et qui malheureusement a été reportée en raison de la pandémie de la covid-19. Le projet de «Prévention de la radicalisation et de l’extrémisme violent par le livre» a bel et bien été lancé en décembre dernier et sa mise en œuvre nous conduira jusqu’en juin 2023. En effet, suite à un appel à textes, des œuvres de jeunes auteurs des régions du Centre-Est, du Centre-Nord, de l’Est et du Nord du Burkina Faso seront éditées dans deux recueils collectifs en poésie et en nouvelle.

ICF : Des difficultés ont-elles émaillé la réalisation de vos différents programmes en 2022 ? Si oui, lesquelles ?

Koba Dao : Bien entendu, les difficultés n’ont pas manqué. Elles sont essentiellement liées aux questions financières et au contexte politique et sécuritaire que traverse notre pays qui n’ont pas été très favorables à nos actions.

ICF : De façon générale, que pensez-vous des activités culturelles au Burkina au cours de cette année, en particulier celles du secteur du livre ?

Koba Dao : Cette période d’insécurité et d’instabilité des institutions nationales, à mon sens, n’a pas été propice à l’action culturelle en général. Plusieurs activités ont été purement et simplement annulées ou dites reportées. La filière du livre ne pouvait pas échapper à cette conjoncture quelque peu morose pour ne pas dire pas si rose.

ICF : Quelles sont les perspectives de la SAGES en cette année 2023 qui démarre ?

Koba Dao : En guise de perspectives, au risque d’en omettre, je citerai pêle-mêle les activités que nous avons en ligne de mire dans notre agenda de 2023 : la 6e édition du Salon du livre africain de Koudougou (SLAK); la 28e édition du Festival Panafricain du Cinéma et de la Télévision de Ouagadougou, avec une table ronde envisagée par la SAGES autour du thème «Le scénario, l’adaptation à l’écran et la novellisation : quelle mutualisation des ressources et des compétences en faveur de la littérature, du cinéma et de l’audiovisuel africain ?»; la 20e édition de la Semaine nationale de la Culture; la 6e édition de la Biennale des littératures d’Afrique noire francophone; la Journée mondiale de la poésie; la Journée mondiale du théâtre; la Journée internationale du livre pour enfants; les 11e Journées de l’écrivain burkinabè; la Journée mondiale du livre et du droit d’auteur; la Journée mondiale anti-contrefaçon; la participation aux Prix d’excellence de l’Éducation nationale 2023; la Journée internationale de l’écrivain africain; la 17e Foire internationale du livre de Ouagadougou (FILO); la 3e édition des «Palmes de la Plume» qui est un évènementiel de la SAGES pour rendre hommage aux auteurs burkinabè dont les œuvres ont été exploitées pour l’élaboration des épreuves d’examens scolaires des deux dernières sessions du CEP, du CAP, du BEPC, du BEP et du baccalauréat au Burkina Faso; les Soirées littéraires du Yelba…

ICF : Quels sont vos vœux pour la nouvelle année ?

Koba Dao : Que les auteurs littéraires du Burkina Faso puissent continuer à créer de belles œuvres et que les lecteurs se les arrachent. Retenons que la Saison littéraire 2022-2023 a comme thème «Écrire au présent». Qu’il y ait de nombreuses œuvres écrites au présent. Nous souhaitons également que l’Assemblée générale du 14 janvier prochain qui est convoquée pour le renouvellement des instances dirigeantes de la SAGES, se tienne dans de bonnes conditions.

ICF : Nous sommes au terme de notre entretien, quel est votre mot de fin ?

Koba Dao : Pas seulement un mot, mais des mots de remerciements. D’abord, à l’endroit du Ministère de l’Éducation nationale de l’Alphabétisation et de la Promotion des Langues nationales qui, à l’occasion de la relecture des curricula, a bien voulu y inscrire de nouvelles œuvres littéraires d’auteurs burkinabè. Et enfin, merci à Infos Culture du Faso pour le cadre d’expression que ce média nous offre aujourd’hui mais surtout pour sa sollicitude quant à l’accompagnement constant dont la SAGES bénéficie de sa part pour la visibilité de ses actions. Bonne et heureuse année 2023 à ses lectrices et à ses lecteurs.

 

Interview réalisée par Boukari OUEDRAOGO

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