sam 27 avril 2024

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MUSIQUE: Hilaire NANA, homme de théâtre accroche un nouvel art à son arc.

Après presque 15 ans dans le théâtre, Hilaire Nana sort son premier album dénommé « Ramdé » le 29 juin 2019. Un album sur ton de symphonie traditionnelle. Cet homme multi-arts si on peut le dire ainsi, a accordé un entretien à notre journal, entretien dans lequel nous revenons sur ses attentes, ses motivations, les péripéties, de même que ses projets futurs. Découvrons ensemble l’artiste dans les lignes qui suivent.

Infos Culture du Faso : Est-ce que vous pouvez vous présenter ?

Hilaire Nana : Je m’appelle Hilaire Nana, comédien, conteur et je viens de me lancer dans la musique aussi.

Infos Culture du Faso : Homme de théâtre devenu chanteur, pourquoi ce revirement ?
Hilaire Nana : Je n’ai pas viré, le théâtre je suis dedans ça vaut 15 à 20 ans, si j’ai un peu viré dans la musique c’est suite à un constat. Ce sont les gens de la ville qui viennent seulement pour voir le théâtre à Ouagadougou au CITO, au Cartel, au CENASA. Donc l’idée que j’ai eu pour partager mes messages au peuple Burkinabé surtout que ce soit dans les villes ou dans les villages, c’est de passer par la musique. Avec la radio qui va jusqu’au frontière du Burkina je peux propulser mon message pour que les paysans puissent l’entendre, c’est ça qui m’a motivé à aller dans la musique sinon je fais toujours le théâtre.

Infos Culture du Faso : Et si on te disait de choisir entre la musique et le théâtre ?
Hilaire Nana : Comme les deux vont ensemble, je suis sur que un jour viendra où il y’aura un qui va prendre le dessus. Peut être l’avenir nous dira que lui il était comédien mais maintenant il est devenu musicien. Mais je trouve qu’actuellement je suis entre les deux mais c’est le théâtre qui prime. Peut être qu’il y’aura un jour où je continuerai à me lancé dans la musique si je continu à m’inspirer pour véhiculer mes paroles et mon message.

Infos Culture du Faso : Est-ce que vous pouvez nous parler de votre nouvel album ?
Hilaire Nana : Il y’a beaucoup de questions qui m’ont été posés comme celle que vous venez de me poser. J’y réponds en disant que, j’ai fait du tradi-moderne. Y’a beaucoup qui ont apprécié, mais d’autres ne sont pas confiants du fait que je suis aussi comédien. Mais c’est grâce au théâtre que je me suis lancé dans la musique. À chaque fois qu’il y’avais une création et un besoin de chanteur se posait, je me proposais. J’ai beaucoup touché aux instruments traditionnels comme le Tchèma, le Roudba, le Kundé. Et à chaque fois quand je joue, y’en a qui me demande est ce que tu ne vas pas reporter la musique du terroir, ce que tu es entrain de faire là sur scène pour faire ton album. Et avec l’accompagnement de l’administration du CITO j’ai eu le courage de faire cet album.

Infos Culture du Faso : Comment se dénomme l’album, et il est composé de combien de titre ?
Hilaire Nana : Le nom de l’album c’est « Ramdé » et c’est composé de quatre titres.


Infos Culture du Faso : De quoi parles-tu dans les quatre titres ?
Hilaire Nana : Premièrement je parle de Yaaba, Yaaba ça veut dire quoi ? Je veux connaitre le nom de mon grand père et de ma grande mère. J’ai remarqué que les français ont dissent que les noms sont des noms botaniques. Ça fait que quelqu’un qui s’appelle Raogo, Tiga, il ne veut pas qu’on l’appelle ainsi. Il faut que nous aussi on se réfère à nos noms. Il faut qu’on reparte à nos sources et qu’on soit fière de nos noms. Pour le deuxième titre c’est « Dounia », qui veut dire « le monde ». Je parle de la différence entre le monde d’aujourd’hui et d’hier, les gens ne se respectent plus. Il y’a un proverbe qui dit que le monde est devenu un monde de Tingtama où le roucoulement de pigeon n’a aucun sens, où le coassement de crapaud est devenu du vacarme. Entre nous, on ne se respecte plus. Tu vas aller voir un homme de 50 ans qui fait la cour à un enfant de 16 ans. J’ai aussi parlé des hommes qui se marient entre eux et des femmes qui se marient entre elles, c’est-à-dire les lesbiennes. Il ne faut pas que l’on fasse du copié coller de ce qui se passe en Europe. Le troisième titre c’est « Kouré » qui veut dire « la mort », juste pour dire que si on va faire quelque chose de mal faut que l’on réfléchisse à la mort. Il faut qu’on s’entraide beaucoup même si on ne croit pas à l’enfer ou au paradis. Et le quatrième titre c’est « Rogom Mika », Rogommika loaga, pour dire que nous perdons nos valeurs ancestrales. On est entrain de copier le blanc dans un mauvais sens qui ne nous arrange pas. Moi je suis quelqu’un même si je ne suis pas conservateur, je veux qu’on respecte la culture. Faut pas qu’on lâche, faut que ceux qui comprennent aussi explique aux jeunes.


Infos Culture du Faso : Quels sont les difficultés auxquelles vous avez fait face dans la mise en œuvre de cet album ?
Hilaire Nana : Les difficultés ça été pour avoir de l’argent pour produire. A part ça je n’ai pas eu beaucoup de difficultés. C’est vrai que c’est juste quatre titres, sinon je pouvais aller à six titres, mais comme c’est un essai je me suis dit que je vais faire quatre titres pour voir ce qui va se passer.

 

Infos Culture du Faso : Quels sont vos projets pour cet album ?
Hilaire Nana : Pour cet album, avec mon manager on envisage faire beaucoup de publicité. J’aurai voulu que mes albums jouent aussi dans les radios, vous savez dans les radios ce n’est pas toujours facile, surtout avec les nouveaux musiciens comme nous. Mais j’ai parlé à mon manager, si on a des amis là-bas qui peuvent nous aidés pour qu’on puisse faire la promotion de notre Cd on va le faire. Ça peut être bien surtout avec la publicité, pour que les gens écoutent bien. Je suis dessus actuellement pour voir comment on va faire.


Infos Culture du Faso : Un mot aux mélomanes ?
Hilaire Nana : Moi j’aimerais que s’ils écoutent mes sons, ils puissent en tirer des leçons. Mais premièrement il faut que les gens puissent écouter. Il faut écouter les musiques tradi-modernes car il y’a des gens qui disent de bonnes choses là-bas. Cela nous donnera la force de produire encore. Vous voyez qu’actuellement, les gens apprécier nos chansons, mais si les Floby et les Dez altino n’avaient pas eu le courage pour chanter, les gens allaient dire que dans nos langues maternelles on ne peut pas chanter et s’en sortir.

 

Infos Culture du Faso : Nous sommes au terme de notre entretien, on va vous demander un mot pour clore
Hilaire Nana : Je vous remercie beaucoup pour cet entretien, surtout la confiance que vous m’avez faite. Je remercie aussi GUIGMA, parce qu’il m’a aidé le jour de ma conférence avec d’autres journalistes dont je n’avais même pas leur numéro, je le remercie beaucoup et c’est sa manière de contribuer aussi pour ma promotion.

Interview réalisé par Parfait Fabrice SAWADOGO

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