Actrice, réalisatrice et scénariste franco-burkinabè, Mouna N’Diaye est une figure emblématique du cinéma africain. Née à Paris de parents sénégalais et nigérians, elle a grandi entre la Guinée, la Côte d’Ivoire et le Burkina Faso. Ce parcours multiculturel nourrit son travail artistique, marqué par un engagement fort en faveur de l’Afrique, des femmes et de la santé mentale.

Formée d’abord en médecine, elle bifurque vers les sciences sociales à l’École des Hautes Études, puis se consacre pleinement à l’art dramatique à l’Institut d’Études Théâtrales de Paris III. Elle fait ses débuts sur scène en 1987 au Burkina Faso avec la compagnie de danse d’Irène Tassembedo, avant de rejoindre la troupe Ymako Téâtri en Côte d’Ivoire. Elle se fait ensuite remarquer en 2003 dans L’Œil du cyclone, une pièce de théâtre jouée aux Récréâtrales.

Une voix du cinéma africain
Au-delà de son métier de comédienne, Mouna s’investit dans le cinéma documentaire. Son premier film, Warbassanga (2008), explore l’univers d’une danseuse burkinabè. Elle enchaîne avec Tranches de vie (2009), une série saluée pour sa lucidité sur la crise ivoirienne. Engagée sur les questions de santé mentale, elle signe ensuite Parle avec eux (2015), Les Trois Pierres pour Canal+ et Le Fou, le Génie et le Sage (2019).
Son rôle dans le long-métrage L’Œil du cyclone de Sékou Traoré lui vaut de prestigieuses distinctions, dont le prix de la Meilleure actrice au FESPACO 2015, ainsi que des récompenses à Écrans Noirs, Carthage, Kouribga et aux Trophées Francophones. En 2019, elle est choisie comme égérie du Cinquantenaire du FESPACO et devient membre du jury du 72ᵉ Festival de Cannes, confirmant son statut d’icône panafricaine.

Art et engagement social
Fervente militante, Mouna est coordinatrice de l’association Maymoundi, qui œuvre pour la sensibilisation à la santé mentale en Afrique. Elle défend aussi la place des femmes dans les arts et les médias, à travers ses projets artistiques et ses engagements associatifs.

Une actualité toujours riche
Contrairement à certaines rumeurs, elle ne travaille pas actuellement sur un documentaire, mais bien sur une fiction scénique, présentée en mai 2025 dans trois lieux culturels de Ouagadougou : le Théâtre du CARTEL, le GRIN DES ARTS VIVANTS et l’Espace Gambidi. Elle reste aussi présente sur les écrans avec Les Trois Lascars (2022), Le Galop (2023), et Love and Money (2025).
Mouna N’Diaye incarne l’artiste africaine complète : engagée, créative et visionnaire. À travers son art, elle poursuit inlassablement son combat pour une Afrique qui raconte ses propres histoires et défend ses identités.
Parfait Fabrice SAWADOGO