ven 19 avril 2024

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MODE: Interview avec Merveille Confection, jeune styliste invitée au Benin pour la Nuit du Styliste Africain (NSA).

INFOS CULTURE DU FASO a eu un entretien avec la jeune créatrice de mode, Merveille Confection au cours duquel l’artiste  donne un aperçu de sa jeune carrière stylistique qui se poursuit. Dans les échanges,  Merveille annonce qu’elle ira représenter pour les 2e fois consécutive, le Burkina Faso à l’occasion de la NSA (Nuit du Styliste Africain). Événement prévu se tenir  le 08 septembre prochain à Cotonou- Cadjèhoum dans la Salle Colombe à partir de 18 heures. Elle y aborde également d’autres points concernant la mode de manière générale. Lisez plutôt!

INFOS CULTURE DU FASO (I.C.F.): Veuillez vous présenter à nos lecteurs.

MERVEILLLE CONFECTION : Je me nomme Koudougou Sylvie à l’Etat civil. Dans le milieu de la mode, mon nom d’artiste est Merveille Confection. Je suis styliste-créatrice de mode burkinabè. À travers ma structure aussi appelée Merveille Confection, je propose tout type de vêtements prêt-à-porter avec des mesures standards proposés à toute forme ( homme, dame, enfant).

I.C.F: Pourquoi avoir choisi la mode comme domaine d’activité ?

MERVEILLLE CONFECTION : C’est un domaine que j’aime vraiment bien depuis toute petite. Je me rappelle que ma grand-mère m’avait acheté une poupée. Et je confectionnais les vêtements de cette poupée moi-même (…). En effet, tout a commencé par là. Après j’ai pris le chemin de l’école comme les autres enfants de mon âge. Lorsque plus tard j’ai dit que je voulais me lancer dans la mode, mon oncle ne s’y pas opposé. Seulement, il m’a conseillé d’avoir un certain niveau à l’école avant de m’y lancer. Mais lorsque j’ai eu mon CEP, j’ai été catégorique. Alors on m’a inscrite au Centre Ménager des Jeunes filles à Tenkodogo où j’ai passé (03) trois ans. Là-bas j’ai appris à coudre à la main. En ce moment déjà, je pouvais monter tout un ensemble de tenu à la main. Puisqu’avant ce n’était pas évident d’avoir des machines pour tout le monde. Ayant mon attestation en main, je me suis retrouvée à Ouagadougou auprès de ma mère tandis que mon oncle était toujours à Tenkodogo.

I.C.F: Comment avez-vous fait pour intégrer le mouvement dans la capitale ?

MERVEILLLE CONFECTION : À Ouaga, j’ai entamé ma vie de styliste avec Bouba Confection où j’ai passé trois ans. Avant de rejoindre un frère qui était déjà dans le domaine de la couture et qui venait d’arriver de la Côte d’Ivoire. Ce dernier m’a appris la coupe des hommes (chemises, pantalon) car au départ  je ne faisais que dame. Donc il m’a perfectionné et appris à gérer un atelier. Une chose est de savoir coudre mais l’autre est de savoir gérer un atelier de couture. Après trois ans passés chez lui, j’ai obtenu mon attestation. De là j’ai ouvert mon atelier mais je réalisais que je n’étais pas vraiment au niveau que  je voulais être. Pour me perfectionner, je suis allée faire deux ans en Côte-d’Ivoire avec un particulier avant de revenir m’installer définitivement à mon propre compte dans la capitale burkinabè. Ce, depuis plus de (05) cinq ans.

I.C.F: Qui sont vos idoles dans ce milieu ?

MERVEILLLE CONFECTION : Pathé’O, François 1er  que j’appelle affectueusement mon padré, idé Mava…

I.C.F: Vous êtes retenue pour participer à l’événement les Nuits de la mode 2018-2019. Comment avez-vous accueilli la nouvelle ?

MERVEILLLE CONFECTION : J’étais vraiment contente d’apprendre que je suis invitée à y participer. J’ai donc essayé de me mettre à fond dans le show en créant une collection spéciale que j’ai nommé ‘ Oser ‘. Parce que j’ai osé prendre le tissu coton et mélanger avec l’éponge que j’ai mis dans les cheveux des mannequins lors du défilé de lancement. C’est une belle expérience car cela a permis de donner une autre façade de MERVEILLE CONFECTION.

I.C.F: Quels sont les tissus que vous utilisez le plus pour vos créations ?

MERVEILLLE CONFECTION : J’utilise beaucoup le Luili Péndé, le Faso Danfany et le Kôkô Dunda.

I.C.F: Quelle est votre particularité ?

MERVEILLLE CONFECTION : Je m’appuie sur le Luili Péndé. J’aime jouer avec ce tissu car il m’inspire énormément à cause de sa couleur et l’histoire qui s’y cache derrière.

I.C.F: Citez quelques événements de mode auxquels vous avez participé ?

MERVEILLLE CONFECTION : Folies de mode, Bobo Fashion Week, Nuit du Styliste Africain (NSA) au Bénin, SIPAO, SITA…

I.C.F: Selon vous, quelle est l’importance de la mode dans le développement économique et social du Burkina ?

MERVEILLLE CONFECTION : C’est grâce la mode  que je me nourris la mode est un très bon secteur de sécurité sociale que mes frères et sœurs peuvent développer pour pouvoir s’en sortir. Quel que soit le pays, où l’on s’y rend on a toujours besoin d’un couturier et d’une couturière.

I.C.F: Vous êtes invitée à représenter le Burkina-Faso à l’occasion de la 3e  édition du NSA au Bénin. Parlez-nous un peu de cet événement ?

MERVEILLLE CONFECTION : Effectivement. Je rappelle que j’ai pu participer à la 2e  édition l’année passée. C’est un événement qui rassemble tout type de stylistes et mannequins provenant de presque tous les pays du continent. Disons que c’est un cadre de retrouvaille et de partages d’expériences des acteurs de la filière mode africaine.

I.C.F: Quel est votre projet phare dans la mode ?

MERVEILLLE CONFECTION : Mon rêve est d’organiser, plus tard, un événement annuel de mode. Pour permettre aux stylistes de tous les niveaux d’être présents sur le T. En clair, il faudra multiplier les manifestations afin de donner plus de visibilité aux acteurs mais surtout valoriser davantage ce travail. Je suis en cours de route vers la concrétisation de ce projet. Je suis à la phase où je mène des réflexions sur la faisabilité et le lieu. Toutefois, ça ne sera pas à Ouagadougou ici. Je préfère aller développer la mode là où elle ne l’est pas. Dans l’intention de permettre aux habitants de l’intérieur du pays de vivre des événements de mode à leur niveau. Après ça, j’entends mettre en place un centre de formation en couture. Afin de permettre aux filles mères et à celles qui n’ont pas eu la chance d’aller à l’école d’apprendre quelque chose des dix doigts; dans la teinture, le tissage, la couture et même la coiffure.

I.C.F: Quelle est la difficulté majeure rencontrée dans l’exercice de votre boulot ?

MERVEILLLE CONFECTION : Manque de financement. Je profite demander aux autorités de tutelle de faciliter les procédures d’acquisitions de fonds pour les jeunes créateurs afin qu’ils puissent porter encore plus haut la mode burkinabè.

I.C.F: Votre mot pour terminer.

MERVEILLLE CONFECTION : La mode est un métier qui nourrit son homme. Je me demande parfois si je ne savais pas coudre, comment allais- je faire pour me prendre en charge. J’invite vraiment les jeunes filles et garçons  à faire un métier au lieu de vouloir travailler avec l’État. Je leur propose de se former en couture, coiffure et autres. Si toutes les filles comprenaient cela, il aurait moins  de pauvreté au Burkina. Merci.

 

Interview réalisée par Filasko Moussa Kaboré \ Fabrice Parfait Sawadogo

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