Danseur, formateur, promoteur et passeur de mémoire, Lésouta Luc Bambara incarne l’exemple d’un engagement artistique au service du dialogue interculturel. Originaire de Bérégadougou, dans la région des Cascades au Burkina Faso, il a su tracer, avec force et passion, un chemin allant des scènes locales aux institutions culturelles canadiennes, où il s’impose aujourd’hui comme une figure de référence dans la valorisation des traditions africaines.
C’est à l’âge de 10 ans que Luc Bambara découvre la danse, un art qui deviendra pour lui bien plus qu’un simple loisir. Dans les rues de Orodara, où il grandit, le jeune Luc bouillonne d’énergie. La danse lui permet de canaliser cette vitalité débordante, mais aussi de construire une identité forte dans un environnement où ce choix de carrière est souvent mal compris. Porté par une détermination précoce, il se forme de manière continue dans les danses traditionnelles du Burkina Faso, participant à des événements tels que les Nuits Atypiques de Koudougou et Top Vacances Culture dès le début des années 2000.
Une carrière qui prend racine au pays
Entre 2004 et 2006, il enseigne la danse aux enfants à la Maison de l’Enfance André Dupont. En parallèle, il collabore avec la chorégraphe québécoise Karine Cloutier à un projet de danse afro-contemporaine qui sera présenté à plusieurs reprises au Québec. Ces premières passerelles jetées entre le Faso et le Canada marquent le début de ce qui deviendra une carrière internationale.
Le virage québécois
Installé au Québec depuis 2009, Luc Bambara développe un impressionnant parcours en tant que formateur, régisseur, chorégraphe et animateur culturel. Il enseigne dans divers établissements, notamment à l’Université du Québec à Montréal (UQAM), au collège Regina Assumpta, au Cégep du Vieux Montréal et à l’école de percussions Samajam. Il intervient également dans les écoles primaires et secondaires, partageant son savoir et ses valeurs avec des milliers de jeunes Québécois.
Il participe à plusieurs festivals majeurs comme les Nuits d’Afrique, le Festival des Rythmes du Monde à Sherbrooke et le Festival ethnoculturel de Thetford Mines. En 2009, il cofonde la troupe Lamogoya, dédiée à la promotion des danses traditionnelles africaines.
Un festival pour faire résonner le Faso
En 2017, il lance le Festival Les Voix du Faso, un événement annuel organisé à Montréal qui met en lumière la richesse culturelle burkinabè et africaine. Musique live, danses traditionnelles, gastronomie, arts visuels, réseautage et after party : tout y est pour faire vibrer la diaspora et sensibiliser le public canadien à la diversité africaine.
La prochaine édition, prévue pour le samedi 12 juillet 2025 au Théâtre Plaza de Montréal, s’annonce exceptionnelle. En tête d’affiche : Floby, superstar de la musique burkinabè, accompagné de Général Kapo. Le public aura également le plaisir de découvrir Yongi Lorenzo Di Maria, artiste pluridisciplinaire.
Le programme prévoit des prestations musicales live, des danses traditionnelles, un espace gastronomique, une session de réseautage et une after party animée par DJ Vegas.
Cette année encore, le festival pourra compter sur le soutien indéfectible de sa marraine, Mme Kadietou Savadogo, Directrice générale du Centre communautaire Bon Courage et professeure au ministère de l’Immigration, de la Francisation et de l’Intégration du Québec.
Une action communautaire au quotidien
Au-delà des scènes et des spectacles, Luc Bambara œuvre comme formateur communautaire. Il collabore avec plusieurs institutions pour intégrer les arts traditionnels dans les processus éducatifs et sociaux, contribuant ainsi à l’inclusion, à la transmission culturelle et à la construction de ponts entre générations et communautés. Son action quotidienne est saluée dans les quartiers de Montréal, où il reste proche des jeunes et des familles, notamment à travers son implication constante au centre Bon Courage.
De Bérégadougou à Montréal, Luc Bambara incarne la force tranquille des bâtisseurs culturels. Il a transformé sa passion en mission, sa mémoire en action. Grâce à lui, la culture burkinabè rayonne dans les salles québécoises, dans les écoles et les cœurs. Plus qu’un artiste, il est un gardien de traditions, un semencier d’identité, un artiste-passeur dont le message continue de voyager, inspirant ici et ailleurs.
Parfait Fabrice SAWADOGO
