jeu 25 avril 2024

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Koudougou Doc 2022: de grandes innovations attendues du 26 au 30 Avril prochain

La belle cité du cavalier rouge abrite du 26 au 30 Avril prochain, le 9e rendez-vous annuel des rencontres documentaires « Koudougou Doc ». Et à quelques jours seulement du lancement des hostilités, nous avons reçu Monsieur Michel K. Zongo, producteur, réalisateur et Directeur de « Koudougou Doc ». Les échanges avec lui ont porté sur le bien-fondé de l’événement qui suscite autant d’engouement du côté de cette commune, mais surtout sur les grandes articulations de cette présente édition.

ICF: Comment est née la volonté de mettre en place un tel événement ?
MKZ: Il faut dire que ce festival est né de la volonté de pouvoir diffuser des films documentaires où ils ne sont pas vus. En fait, nous sommes partis du constat que beaucoup de films documentaires qui sont réalisés que ça soit au Burkina ou en Afrique, sont plus vus hors du continent, mais à l’intérieur, il y a un manque de cadres de diffusion de ces films documentaires. Alors, nous avons jugé utile voir urgent d’apporter ce cinéma qui est très proche de la population, c’est-à-dire le cinéma réel, le cinéma documentaire qui est un genre de cinéma très proches de nos populations.

ICF: Pourquoi avoir choisi de le faire dans la ville de Koudougou et non à Ouagadougou ?
MKZ: Le choix de Koudougou se justifie du fait que ce soit une ville excentrée et pas très éloignée de Ouagadougou. Aussi, c’est une ville où il y a moins d’activités, cinématographiques bien-sûr. Par ailleurs, c’est une manière de déconcentrer les activités culturelles vers l’intérieur au lieu de les tenir toutes à Ouagadougou. Et quand on parle de décentralisation, elle doit concerner tous les aspects de nos vies, c’est-à-dire l’administration mais aussi l’art, la culture, et autres. En sus, force est de reconnaitre également que Koudougou est la 2e ville universitaire du Burkina, par conséquent regorge un fort taux de jeunes à qui on devrait apporter la connaissance. Pour nous, la formation ne doit pas se limiter dans les classes et amphithéâtres, elle va au-delà de tout cela. C’est une manière pour nous d’apporter la connaissance culturelle à ces étudiants.

ICF: Alors, de quoi sera-t-il question lors de ces rencontres documentaires ?
MKZ: il s’agit d’un festival qui se tient sur cinq (5) jours et particulièrement dans la dernière semaine du mois d’Avril. Il s’agit prioritairement de montrer des films, venant de notre continent et d’ailleurs, mais aussi apporter de la connaissance aux jeunes de Koudougou qui aimeraient s’essayer en cinéma à travers des formations, des résidences et des master-classes. Depuis sa création il y a 9 ans, Koudougou Doc a participé à initier plusieurs jeunes de la ville aux différents métiers du cinéma, mais aussi dans d’autres domaines en lien avec le cinéma.

ICF: Quelle est sa plus-value pour le cinéma, plus particulièrement les films documentaires, depuis sa création ?
MKZ: Ce festival est un cadre de promotion du cinéma et particulièrement pour le cinéma documentaire qui n’a pas de cadre de promotion ici au Burkina Faso. Quand vous prenez par exemple les programmations au niveau des salles, vous verrez rarement des films documentaires. Nos télés également ne diffusent pas les films documentaires, même faits par nos réalisateurs locaux. Donc la plus-value ici, c’est de permettre à ces réalisateurs d’aller à la rencontre de leurs publics. C’est pour nous quelque chose de très important et de très majestueux.

ICF: Vous vous apprêtez à tenir la 9e édition, êtes-vous satisfait du bilan des années écoulées ?
MKZ: Je dirais que je suis satisfait des éditions écoulées. Toujours découvrir que le festival d’année en année prend de l’ampleur, s’enracine sans le cœur même de nos publics. Nous avons construit un public averti du cinéma documentaire à Koudougou, qui à chaque édition est présent, débat autour des films. Cela est significatif pour nous. Vu sous cet angle, on dirait tout simplement que le bilan est satisfaisant.

ICF: Pouvez-vous nous décliner le programme de cette édition 2022 ?
MKZ: La 9e édition n’échappera pas à notre coutume qui est d’innover à chaque fois. Donc particulièrement, le programme de cette année est ce qui suit: il y a la programmation des films qui s’étale sur cinq jours et ce sur trois cites de projection, à savoir le quartier général qui est l’ex permanence du secteur 1, la cité universitaire FasoTex qui est un lieu de projection depuis maintenant 8 ans, l’école communale de Yilou qui un peu un petit village rattaché à Koudougou. Mais aussi cette année, on innove en partenariat avec le Collectif Génération Films pour dérouler leurs programmes de Pitch à Ouaga. En fait, des porteurs de projets viendront à Koudougou pour pitcher leurs projets; c’est un exercice que ce collectif organise depuis quelques années pour permettre aux réalisateurs de pouvoir s’enquérir des principes et des techniques de pitch. Au-delà de ça, il y a le café-cinéma, organisé également par Génération films qui se déporte à Koudougou le vendredi pour permettre à une réalisatrice, notamment Delphine Yerbanga d’être reçue. Ce sont autant d’innovations. Il y a aussi le master-class organisé par Koudougou Doc en partenariat avec German Film (partenaire allemand), qui sera là avec deux réalisateurs. Ce master-class portera sur comment et pourquoi réaliser un film documentaire. Il faut dire que c’est aussi un événement festif donc, le vendredi et le samedi, nous avons une programmation musicale après le films.

ICF: Pouvez-vous revenir sur les catégories de documentaires attendues ?
MKZ: Les différents films documentaires attendus viennent de plusieurs pays. En effet, nous avons une programmation très ouverte cette année. Il y a beaucoup de films qui viennent du Cameroun, du Sénégal, du Mali, du Niger, du Burkina Faso, de l’Allemagne, de l’île de la Réunion, du Haïti, de la France. Ces films documentaires sont classés dans différentes catégories telles que le court-métrage, le long-métrage et le moyen-métrage.

ICF: Parlant aspect organisationnel, quels sont les défis pour vous ?
MKZ: Dans toute organisation, il y a toujours des défis à relever. Cela fait quand même 9 ans que nous organisons ce festival, avec chaque année sa particularité, ses contraintes et ses avantages. Cela dit, nous avons des acquis organisationnels; nous avons une équipe dynamique avec beaucoup de bénévoles du quartier Dapoya, secteur 1, qui fait exister ce festival. Donc sereinement, les choses se mettent en place et nous sommes confiants que la mayonnaise va prendre. La place est entrain de se transformer depuis 2 jours en partenariat avec Faso-sceno. Côté organisationnel, nous attendons également quelques invités qui viendront de l’Allemagne mais aussi du Burkina. Nous pouvons dire que nous sommes prêts. Mais quoi qu’on dise, ça reste une organisation qui a ses hauts et ses bas. Cependant, le défi pour nous, c’est de pouvoir tenir le festival dans des situations complexes dû au problème sécuritaire de notre pays, qui facilite pas forcément les choses; surtout que nous avons des partenaires qui veulent venir mais la situation sécuritaire n’est pas rassurante. Donc nous nous inscrivons dans la résilience. L’artiste aussi, c’est ça sa force; dans les situations les plus extrêmes, il doit pouvoir aller puiser au plus profond de lui-même la ressource lui permettant de rester debout. Cette édition se tient donc avec beaucoup de défis, surtout celui de le tenir dans une situation économique très difficile.

ICF: Un mot à l’endroit des amoureux du cinéma ?
MKZ: Nous invitons tous les amoureux du cinéma documentaire, et le cinéma de façon globale, tous nos collègues de Ouagadougou, Bobo-Dioulasso, tous ceux qui pensent que dans l’année, il faut aller fêter le cinéma à Koudougou, à nous rejoindre ici à Koudougou à partir du 26 Avril prochain.

ICF: Nous sommes au terme de nos échanges, quel est votre mot de fin ?
MKZ: Mon dernier mot, c’est d’adresser infiniment les remerciements à tous nos partenaires qui ont pu plus ou moins dans des situations difficiles, rester avec nous afin qu’on puisse tenir ce festival. Je profite de l’occasion pour inviter les populations de la cité du cavalier rouge à se mobiliser comme elles l’ont toujours su le faire, afin d’accueillir les films, nos réalisateurs qui viendront échanger avec elles.

Interview réalisée par Boukari OUÉDRAOGO

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