Interrogée par le journal Infos Culture du Faso, l’artiste danseuse burkinabè Esther TARBANGDO parle de sa carrière dans la danse et de ses projets. Elle donne également son appréciation sur la nomination de la nouvelle Ministre de la culture, des arts et du tourisme.
Née en 1990 à Ouagadougou, Esther TARBANGDO est une artiste danseuse qui a plus d’un tour dans son sac. En effet, elle participe à des stages et à des formations qui lui forgent une carrière d’acier caractérisée par sa technique puissante, la recherche de mouvement naturel et un travail chorégraphique. C’est ainsi qu’elle fait ses débuts en prenant des stages de danse traditionnelle et contemporaine ainsi que des cours de théâtre. Elle côtoie également des grands noms de la danse burkinabè dont Irène TASSEMBEDO, Salia SANOU et prend part à des festivals au Burkina Faso et à l’international. Poussée par son amour pour cet art, Esther TARBANGDO voit la valeur thérapeutique de la danse. « Mon choix de danseuse a été motivé par une seule chose qui est mon amour pour la danse. Elle permet de me guérir de mes problèmes et blessures », dit-elle.
Les formations et stages diversifiés dans les domaines de la danse et du théâtre se justifient par la recherche de l’excellence car, explique-t- elle, l’art vivant est tout ce que nous apprenons la voix, le corps, le son et même ce que nous vivons quotiennement viennent apporter quelque chose de plus. « Un artiste sans expérience n’est pas vraiment un artiste car il crée sans vivre la chose. Un bon artiste il faut savoir chanter, danser et faire du théâtre. La création demande beaucoup de motivation, d’intelligence, de créativité, de passion et de persévérance. Si tu es limité, ce n’est plus une création mais plutôt du copier-coller », a-t-elle renchérit. A l’en croire, ce sont des apprentissages qui, plus est, lui ont permis d’avoir une relation avec son corps et beaucoup plus de facilité dans la création et la lecture des autres corps.
Plusieurs difficultés au nombre desquelles le problème de financement entravent la carrière de la jeune danseuse. « Nous avons beaucoup plus besoin d’accompagnement pour pouvoir réaliser nos idées et projets. Beaucoup de fois les financements viennent d’Europe. Quand tu demandes des financements dans notre pays le Burkina Faso, la plus part du temps on vous dit que y’a pas de financement », regrette Esther TARBANGDO. Elle précise également que le métier de danseur ne nourrit pas son homme au Burkina Faso sans l’entreprise d’activités personnelles. Esther TARBANGDO plaide alors pour une valorisation du métier de danse et la prise en compte des danseurs et danseuses par l’Etat. Pour elle, il faut que l’Etat revoit les classements des chorégraphes et danseurs au Burkina Faso pour plus de considération. « Il faut considérer la danse comme tous les autres métiers que nous avons », a-t-elle indiqué
Actuellement Directrice de l’association Nonglom-Kuuni, Esther TARBANGDO apprécie positivement la nomination de la nouvelle Ministre de la culture, des arts et du tourisme et exprime ses attentes. « À chaque fois qu’une femme est nommée, je suis très heureuse parce que nous prônons l’égalité entre les hommes et les femmes, c’est une fierté de voir une femme dans les grands postes de ministre », se réjouit-elle. Pour elle, les défis majeurs de Madame Elise ILBOUDO/THIOMBIANO est de prendre en compte les artistes afin qu’ils puissent développer leurs projets au Burkina Faso et partout dans le monde. Esther TARBANGDO et l’équipe de son association Nonglom-Kuuni travaillent sur un projet intitulé Parole de cœur et du corps
Crédit photo: Niels Gether
Demba Ka BARRY
