Dans le cadre du projet « On se dessine un monde », le Centre de Développement Chorégraphique La Termitière a accueilli, le 23 mai 2024, une performance où la danse contemporaine rencontrait la littérature. Inspiré du livre Devenir un ancêtre de Thierry Milogo, le spectacle Monnè, la nuit ne nous écoute plus a offert au public un voyage sensoriel et symbolique, porté par neuf jeunes chorégraphes en résidence.

La danse contemporaine était à l’honneur ce vendredi 23 mai 2024 dans l’enceinte du Centre de Développement Chorégraphique (CDC) La Termitière. Dans le cadre du projet « On se dessine un monde », neuf danseurs ont eu le privilège, durant plusieurs semaines de résidence, d’allier danse et littérature dans leur expérience professionnelle.
Le thème « Tenir vertical » accompagne le projet tout au long de l’année. Porté par le CDC La Termitière, ce programme vise à susciter chez les jeunes, et plus largement chez les artistes, le goût de la lecture. Au total, environ huit projets seront pensés, créés et présentés afin d’enrichir les arts du spectacle en contenu et en créativité.

« Monnè, la nuit ne nous écoute plus », titre du spectacle présenté, est inspiré de l’ouvrage Devenir un ancêtre de l’écrivain Thierry Milogo. Pendant plus d’une demi-heure, les jeunes chorégraphes ont restitué les connaissances acquises durant la résidence, dans une mise en scène intense et originale.
Le spectacle s’est ouvert dans une ambiance de boîte de nuit, marquée par une certaine cacophonie et un apparent désordre, qui a surpris plus d’un spectateur. Mais au fur et à mesure que la performance se déployait, le message s’est clarifié. La création offrait un savant mélange de danse urbaine, traditionnelle et contemporaine, avec des expressions corporelles et verbales soigneusement travaillées. À travers cette performance, la symbolique du livre s’est progressivement révélée au public, qui a salué le travail avec enthousiasme.

À l’issue de la représentation, le formateur et chorégraphe Djibril Ouattara s’est dit satisfait de l’engagement des jeunes danseurs :
« Devenir un ancêtre est un processus, un retour aux sources. Le livre lance un appel aux hommes à se reconnecter à leurs racines et à leur histoire. Le premier jour de travail, j’ai posé des questions individuelles aux danseurs pour mieux les connaître. Ensuite, nous avons lu l’ouvrage, sélectionné des passages, puis construit le spectacle autour de ces extraits », a-t-il expliqué.

Pour Jean Robert Koudogbgo-Kiki, danseur chorégraphe et initiateur du projet, cette initiative est avant tout une formation axée sur la création et l’apprentissage :
« L’idée, c’était de voir comment, à travers le livre, on pouvait voyager, étoffer son imaginaire. Trois semaines ont suffi pour transmettre ces connaissances aux jeunes », a-t-il précisé.

De son côté, l’auteur Thierry Milogo a exprimé sa satisfaction à la suite de la performance. Il a profité de l’occasion pour échanger avec les jeunes sur sa vision du monde, les coutumes et les traditions africaines.
La soirée s’est clôturée par une table ronde et une séance d’échanges entre les danseurs, les journalistes et l’auteur.
Crépin OUEDRAOGO (Collaborateur)