jeu 5 décembre 2024

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CITO : Incivisme à l’affiche du 20 octobre au 03 novembre 2018.

Le  Carrefour international de Théâtre de Ouagadougou (CITO), présente du 20 octobre au 03 novembre 2018, son 44e spectacle majeur intitulé « Incivisme ». Ce spectacle a pour objectif de contribuer à la lutte contre l’incivisme grandissant au « pays des hommes intègres ». Sa création a nécessité une immersion dans le milieu des jeunes.

S’il y a un mal qui risque de plonger le Burkina Faso dans le chaos, c’est bien l’incivisme. En effet, le pays fait face depuis un certain temps à la montée des actes d’incivisme. Non-respect des règles de la circulation routière, manifestations tout azimut, défiance vis-à-vis de l’autorité, pratique de la justice privée, la liste est longue. Pour apporter sa pierre à l’éradication de ce fléau, le CITO a créé un spectacle qui porte d’ailleurs le nom de ce mal « Incivisme ». L’un des fonctions du  théâtre étant d’éduquer la population tout en l’égaillant, le CITO entend à travers ce spectacle sensibiliser la jeunesse sur les conséquences de l’incivisme sur, la société, sur la jeunesse elle-même et sur le pays tout entier. Ce spectacle dont la création a traversé plusieurs étapes met en scène un groupe de jeunes bayirilois au terme de leur initiation sous la guidance du Grand Maître. Avant de prendre congé de ses initiés, celui-ci leur prodigue ses derniers conseils au cours desquels survient une question à savoir qu’est-ce qui avait conduit le bayiri au bord du précipice et comment les bayirilais s’y sont pris pour rebondir et éviter la catastrophe ?

Quand le Maître reprend la parole, c’est pour exposer aux initiés une palette d’actes, les uns plus répréhensibles que les autres et qui mirent à mal le vivre ensemble au bayiri. Fort heureusement à la veille de la manifestation d’envergure en préparation et qui allait faire exploser le bayiri, les jeunes meneurs du mouvement rencontrent par hasard dans la nuit, Yaaba cherchant depuis des jours à travers la ville, Djabarou, son petit fils qui traine avec eux. Comme un seul homme, les jeunes décident de raccompagner Yaaba en la protégeant jusqu’à la maison. Comme pour les récompenser de la considération ainsi exprimée à son âge, Yaaba passa la nuit à disséminer en ces jeunes de précieux grains de sagesse qui les transfigurent et réveillent en eux l’intégrité qui somnolait, évitant ainsi au bayiri la catastrophe.

Désormais,  tout est dit et le Maître peut paisiblement rejoindre les ancêtres. Il sait que jamais ces derniers de ses initiés ne laisseront le bayiri s’orienter vers les chemins de la perdition car ils savent bien désormais que le sage, ce n’est pas celui qui ne commet pas d’erreur mais plutôt celui qui ne commet pas deux fois la même erreur. Mieux, ces jeunes partageront cette sagesse avec les autres bayirilois pour fertiliser l’avenir.

Le résumé de ce spectacle nous révèle l’importance des valeurs traditionnelles dans l’éducation des jeunes. En effet, l’initiation, l’étape qui marquait autrefois le passage de l’adolescence à celle d’adulte était le moment où le jeune acquérait des connaissances sur la nature et la vie en société. Même si de nos jours ces pratiques sont en voie de disparition, la cellule familiale doit être à mesure de donner l’éducation dont le jeune a besoin pour vivre convenablement dans la société. Mais force est de constater que cela n’est pas toujours le cas, certains jeunes sont laissés à eux-mêmes, ce qui occasionne des actes d’incivisme de tout ordre. Ce spectacle est donc un appel lancé à l’endroit des familles afin qu’elles prennent à bras le corps l’éducation des jeunes qui est souvent laissée à la charge des enseignants.

La première diffusion de ce spectacle dont la mise en scène a été assurée par Ildevert Meda, a connu une forte participation du public. Et c’est un public satisfait de la qualité du spectacle qui s’est exprimé à notre micro à l’image de Ousséni Ouédraogo qui dit apprécier le spectacle. « Je trouve le spectacle de haut niveau. Je suis satisfait du jeu d’acteurs. Je trouve que c’est un thème d’actualité car nous vivons l’incivisme à toutes les échelles », a-t-il indiqué.

Le spectacle reste à l’affiche jusqu’au 03 novembre. Après la diffusion au CITO, une tournée est prévue du 07 au 10 novembre à Ouagadougou et du 14 au 17 novembre à Bobo-Dioulasso. Un spectacle à voir absolument.

Yssoufou SAGNON

             

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