sam 20 avril 2024

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Art photographique : zoom sur Paul Kabré, un doyen de la photographie au Burkina Faso

Arrivé dans la photographie vers la fin des années 70, Paul Kabré est aujourd’hui un vétéran de ce secteur au Burkina. Très passionné du métier, l’homme va consacrer toute sa vie aux risques et périls, à l’obtention des images durables des objets. Et le 30 Août dernier, tout le plaisir a été pour nous de le recevoir dans les locaux de notre rédaction. Les moments ayant marqué sa carrière ainsi que ses projets, ont été le centre d’intérêt de nos échanges.

Infos Culture du Faso (ICF): Veuillez-vous présentez à nos lecteurs ?

Paul Kabré (PK): Je m’appelle Paul Kabré, je suis photographe résident à Bobo-dioulasso.

ICF: Depuis quand avez-vous débuté ce métier ?

PK: Pour être très exact, je dirai en 1976. Avant cela, je faisais la photographie mais je n’avais pas de preuve matérielle.

ICF: Qu’est-ce qu’on peut entendre par photographe ?

PK: Le métier de photographe consiste à immortaliser les évènements, à laisser les traces quand le présent est passé, donc la présence dans l’absence… Pour être photographe, il faut vraiment connaitre, mais de nos jours nous avons des appareils qui nous permettent de faire des photos sans vraiment connaitre la photographie. Sinon dans le temps, si vous faites des photos alors que vous ne savez pas le faire, vous ne maitrisez pas les techniques, vous êtes dans le faux décor.

ICF: Y-a-t-il une école de formation pour cela ? Si oui, avez-vous été ?

PK: Malheureusement, il n’y a pas. Et moi personnellement, j’ai fait ça sur le tas en apprenant avec les notices qu’on trouvait dans les boîtes des pellicules. Il y a des ouvertures de diagrammes et les vitesses d’obturateurs que je notais à chaque fois que je faisais une photo. Je comparais et je constatais que telle ouverture ou vitesse correspondait à une belle photo à un moment donné. C’est donc ainsi que j’ai appris la photo et quand vous aimez ce métier, forcement vous ne pouvez pas ne pas être passionné.
J’ai aussi suivi par correspondance, des cours de photographie à l’ISEC à Liège en Belgique et un stage à Trinité photo à Troyes en France. Mais c’est beaucoup par la pratique et la passion qu’on peut devenir un bon photographe.

ICF: Quelles difficultés rencontrez-vous dans ce métier ?

PK: Beaucoup de difficultés. D’abord, il y a le fait que beaucoup de gens n’ont pas une bonne perception du photographe. Le photographe, c’est le minable qui souvent arrive sans être invité et tout. Mais le vrai photographe, c’est celui qui respecte son travail et mérite d’être respecté. Aussi, nombreux sont ceux qui n’ont pas une bonne lecture de la photo. Il suffit de se voir sur une image et voilà on dit que c’est une photo. Donc quand vous évoluez dans un milieu où les gens n’ont pas une bonne lecture de la photo, vous ne pouvez pas être considéré à votre juste valeur.

ICF: Avez-vous un studio propre à vous ou travaillez-vous au compte de quelqu’un ?

PK: J’avais mon propre studio « Chouette Photo Vidéo », quand tout le monde n’avait pas un appareil photo bien-sûr et je faisais des photos de studio, des cérémonies de mariage et autres événements. Mais à un moment donné, j’ai eu une autre vision de la photo qui n’est pas celle du studio et du reportage du mariage et autre. Celle de faire des photos expressives qui peuvent voyager, qui peuvent interroger les gens. Je fais souvent des photos de la nature et aussi des événements marquants de la société.

ICF: Avez-vous déjà reçu un quelconque prix au cour de votre carrière de photographe ?

PK: Oui, des prix j’en ai reçus. D’abord en plus de la photo, je suis le réalisateur du film documentaire « Gãeenga parmi les Hommes », qui a obtenu une mention spéciale de l’OMS au FESPACO en 2003, et une autre mention spéciale au festival du film africain de Vérone en Italie. Pour mes photos, j’ai eu un master et deux prestiges au National Photography Awards à Arlington Texas, aux Etats-Unis. En Croatie, j’ai eu du bronze, donc 3ème mondiale en catégorie photographie en 1999 au Festival mondial de l’Art photographique qui avait vu la participation de 87 pays dont 6 pays africains, sous le parrainage de la Fédération Internationale de l’Art Photographique (FIAP).

ICF: Quels sont vos projets futurs ?

PK: Ce qui me tient à cœur actuellement, c’est pouvoir numériser mes photos de 1976 à aujourd’hui et faire un livre photos pour communiquer mon expérience à la postérité. C’est ce que je veux.

ICF: Qu’avez-vous à dire à ceux qui ambitionnent être dans ce métier ?

PK: Pour tous ceux qui ambitionnent embrasser ce métier, je leur demande d’aimer d’abord, parce que si vous n’aimez pas ce que vous faites, cela peut ne pas marcher. On a d’abord ce sentiment de satisfaction de faire ce qu’on aime, mais quand il y a une contrainte dans ce que vous faites, vous pouvez ne pas bien le faire…

ICF: Votre mot de fin ?

Mon dernier mot est d’encourager la jeunesse que j’admire et qui se défend bien, de persévérer dans le métier de la photographie avec passion car c’est un métier noble; et ça nous permet de montrer le passé, c’est très important. Aussi mes remerciements vont à l’endroit de votre structure qui permet la visibilité des artistes. courage !

Ahoua KIENDREBEOGO (stagiaire)

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