Les carpes sont très exigeantes en oxygène ; si les poissons sortent leur tête de l’eau, cela traduit un manque d’oxygène dans le bassin. Il est également conseillé d’éviter la suralimentation des poissons.
Ces recommandations sont issues d’une formation en pisciculture hors-sol initiée par le Centre Sinignansigi, basé à Zagtouli.

Ce projet, cofinancé par l’Association Burkinabè de Fundraising (ABF), vise à initier les jeunes à l’entrepreneuriat dans le domaine de la pisciculture. D’où le thème révélateur : « Une initiative pour promouvoir l’emploi et l’entrepreneuriat des jeunes à travers l’agriculture ».
Au total, une trentaine de participants, dont huit femmes, ont pris part à cette session de formation qui s’est tenue dans les locaux du centre.
Déjà engagé dans le théâtre, la peinture, la musique, le dessin, l’aviculture et la culture maraîchère, le Centre Sinignansigi élargit désormais ses champs d’action à la pisciculture.

« Il vaut mieux former les jeunes et les femmes à la pisciculture, qui est une activité génératrice de revenus et un moyen efficace de lutte contre le chômage », a déclaré le responsable du centre, M. Ilboudo.
Selon lui, l’objectif de la formation est atteint : « Nous attendions une vingtaine de participants, mais nous nous sommes retrouvés avec plus de 30. » Il a exhorté les participants à mettre en pratique les connaissances acquises durant la session.

Dans le cadre de la formation, trois bassins en béton ont été construits pour l’élevage de poissons. Mille poissons, composés de tilapias et de silures, ont été introduits dans les bassins. Les participants ont pu suivre avec grand intérêt une phase pratique richement illustrée, accompagnée de conseils techniques.

Les modules dispensés, sous la houlette de M. Anderson Ouédraogo, représentant de l’entreprise Pisciculture Burkimdi, ont couvert des thématiques telles que les types d’infrastructures, la gestion de l’eau, la prévention des maladies, la durée de production, l’alimentation et la commercialisation des poissons.

« Les participants étaient très motivés. J’espère qu’ils se lanceront très bientôt dans cette activité », a-t-il confié.
Selon lui, même avec un petit budget, on peut se lancer dans la pisciculture : à travers des étangs, des bassins en béton, des bacs en plastique ou des cages flottantes. Il a pris soin d’expliquer les usages de chaque infrastructure en lien avec les espèces de poissons adaptées.

Parmi les témoignages de satisfaction, celui de Mahamoudou Dipama se distingue :
« Un jour à la télévision, un gendarme a dit : « Mieux vaut élever du poisson que du poulet. » Cette phrase m’a inspiré, et je n’ai pas voulu manquer cette formation. »
Il a salué la clarté des enseignements reçus : « La formation a été précise, concise et compréhensible. En peu de temps, nous avons acquis une connaissance précieuse. Je tire mon chapeau à M. Ilboudo. Il nous a offert gratuitement ce que nous aurions dû aller chercher ailleurs à un coût élevé. »

Mme Ilboudo, également participante, a salué l’initiative, qu’elle juge bénéfique pour les femmes engagées dans le maraîchage au centre :
« La pisciculture est compatible avec la culture maraîchère. J’encourage à multiplier ce type de formations pour que les femmes s’approprient davantage ce secteur. »

Au -del d’une attestation de participation, un document récapitulatif sur la pisciculture a été remis à chaque participant. Sunnaaba, un autre bénéficiaire, a exprimé sa gratitude à l’endroit des responsables du centre, tout en émettant le vœu de voir cette formation étendue à d’autres habitants de Zagtouli.

Le Centre Sinignansigi s’impose de plus en plus comme un pôle d’apprentissage et de réinsertion, offrant des formations en théâtre, musique, dessin, peinture, aviculture et culture maraîchère. Il constitue un véritable soulagement pour les personnes démunies, une seconde chance pour les déscolarisés et un espace d’apprentissage pour les élèves pendant les vacances.
Du 12 au 26 juillet prochains, le centre organise un camp vacances artistique. Mais avant cela, une formation en agroécologie est prévue la semaine prochaine, avec la participation attendue d’une quarantaine de femmes.
Modou Traoré (Collaborateur)