mer 25 juin 2025

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Tô de petit mil et sauce gombo sec : l’âme de la cuisine burkinabè

Dans la mosaïque culinaire du Burkina Faso, le tô de petit mil accompagné de sauce au gombo sec incarne l’un des plats les plus emblématiques du pays. Riche en traditions et en valeurs nutritives, il est à la fois un symbole d’identité, de résilience et de lien avec la terre.

Le tô, pâte épaisse obtenue par la cuisson d’une farine céréalière dans de l’eau bouillante, est un aliment de base dans la majorité des ménages burkinabè. Lorsqu’il est préparé avec du petit mil appelé aussi « mil rouge » il gagne en profondeur et en valeur nutritive. Très digeste, le petit mil est particulièrement adapté aux zones sahéliennes grâce à sa résistance à la sécheresse. Il est riche en fibres, en fer et en antioxydants, ce qui en fait un allié précieux pour la santé.

En accompagnement, la sauce au gombo sec apporte une touche savoureuse et texturée. Le gombo, légume mucilagineux prisé pour ses propriétés adoucissantes, est récolté en saison puis séché au soleil pour une conservation durable. Réhydraté, pilé ou découpé, il est cuisiné avec de l’huile rouge ou de l’huile d’arachide, des condiments locaux (oignons, tomates séchées, néré, piment), du poisson fumé, de la viande séchée ou du soumbala selon les préférences.

Le résultat est une sauce onctueuse, légèrement gluante, dont le goût profond s’équilibre parfaitement avec le caractère dense du tô. Ce duo culinaire, souvent partagé en famille ou lors des grandes cérémonies, va bien au-delà du simple repas : il est une mémoire vivante, une preuve du génie culinaire africain, transmise de génération en génération.

Longtemps réservé aux repas de midi ou aux grandes retrouvailles, le tô de petit mil et sa sauce au gombo sec est aujourd’hui valorisé dans les restaurants traditionnels, les foires gastronomiques, et même dans la diaspora. Il fait partie de ces plats « identitaires », que l’on nomme avec fierté quand il s’agit de parler des mets nationaux.

Dans un monde où la standardisation des goûts menace la diversité culinaire, le tô de petit mil et la sauce au gombo sec rappellent la richesse des traditions burkinabè et la sagesse d’une alimentation enracinée dans le terroir. Ce plat, à la fois simple et noble, continue de nourrir les corps et les mémoires. Le préserver, le transmettre et le valoriser, c’est assurer la survie d’une identité culinaire qui fait la fierté du Burkina Faso.

Crédit photos : Mam Sank

Parfait Fabrice SAWADOGO

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