mar 8 juillet 2025

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Sydyr, une voix enracinée entre le Burkina Faso et la Bretagne

Installé dans la région de Saint-Malo, Sydyr est un auteur-compositeur-interprète d’origine burkinabè. Sa musique, intime et vibrante, mêle les sonorités traditionnelles africaines aux rythmes du monde. Chantant en peulh, bambara et mooré, il invite à un voyage où la mémoire des ancêtres dialogue avec la quête intérieure.
Entretien réalisé le 7 juillet 2025.

Christine Avignon : Votre nom de scène, Sydyr, signifie “racine”. Pourquoi ce mot est-il si important pour vous ?
Sydyr : C’est le prénom de mon grand-père, qu’il m’a transmis en me baptisant ainsi. Il était lui-même musicien et jouait du odù (une guitare traditionnelle peulh, aussi appelée hoddu ou xalam). Il m’a aussi transmis la musique et la culture traditionnelle peulh. Ce prénom me rappelle toutes les valeurs qu’il m’a transmises depuis mon bas âge. Toute ma famille m’appelle ainsi, et j’ai choisi de le porter pour valoriser la tradition des bergers peulhs.

Christine Avignon : Quelles sont les premières musiques qui ont bercé votre enfance au Burkina Faso ? Avez-vous des souvenirs particuliers liés à ces sons : des lieux, des visages, des émotions ?
Sydyr : Mes premières expériences musicales sont les chants de ma maman quand elle pilait le mil ou allait chercher de l’eau au marigot. Les femmes de mon village chantent pour accompagner chaque action de la vie quotidienne.

Christine Avignon : Vous chantez en peulh, bambara et mooré. Est-ce un choix artistique, identitaire, ou les deux à la fois ?
Sydyr : Je chante en peulh parce que c’est ma langue maternelle, en mooré car j’ai grandi avec les enfants mossis derrière les troupeaux, et en bambara car ma famille paternelle est marka (dafi). Ce sont des choix identitaires liés à mon histoire.

Christine Avignon : Ce lien aux langues et aux racines accompagne aussi vos déplacements. Comment votre parcours vous a-t-il mené jusqu’à Saint-Malo ? Et qu’est-ce que cette ville représente pour vous aujourd’hui ?
Sydyr : Ma musique m’a amené à tourner en Europe et en France, notamment en Bretagne, où mon cœur s’est posé pour des raisons personnelles.

Christine Avignon : Votre musique mêle rythmes traditionnels et sonorités contemporaines. Comment trouvez-vous cet équilibre entre héritage et création ?
Sydyr : Je me suis toujours intéressé au métissage, particulièrement au métissage culturel et musical. Issu de deux familles de traditions différentes (peulh et mandingue), mes recherches et mon envie de partager et de mélanger les cultures m’ont amené à créer mon style musical actuel.

Christine Avignon : Quels messages souhaitez-vous transmettre à travers vos chansons ? Y a-t-il un fil rouge dans vos textes ?
Sydyr : Je souhaite transmettre un message d’amour du prochain, dans un esprit de tolérance, d’acceptation et de retour aux sources de ma culture et de ses traditions. Chanter en plusieurs langues est important pour moi, car le Burkina est un pays multilingue et multiethnique. Nous devons avancer en tant que Burkinabè dans cette diversité.

Christine Avignon : Vous êtes à la fois auteur, compositeur et instrumentiste. Comment naît une chanson, chez vous ? Par les mots, par la guitare, par autre chose ?
Sydyr : Mes morceaux naissent généralement de mes expériences de vie depuis l’enfance, de mes rencontres quotidiennes, de la transmission orale des anciens et de mes nombreux voyages.

Christine Avignon : Comment percevez-vous l’accueil réservé aux artistes africains sur les scènes locales de Bretagne ?
Sydyr : Je suis toujours bien accueilli lors de mes prestations en Bretagne, en France et ailleurs. Je suis heureux des échanges avec le public, de leur envie de découvrir ma culture et mon histoire. C’est très enrichissant et gratifiant.

Christine Avignon : Y a-t-il un concert, une rencontre ou un moment marquant qui a changé quelque chose dans votre parcours ?
Sydyr : Un moment fort pour moi a été ma participation au SOKO FESTIVAL au Burkina Faso en 2018. J’ai ensuite été choisi pour représenter mon pays en Europe, notamment au Festival du FIMU et au Moloco à Belfort.

Christine Avignon : Vous avez créé une association, “Kalfa”, au Burkina. Pouvez-vous nous en parler ?
Sydyr : J’ai créé cette association en 2015 avec mon ami Sore Souleyman (Mystic). Tous deux, nous avons vécu dans la rue dès notre jeunesse. Nous avons pu nous en sortir grâce à la musique. Nous voulions redonner espoir aux enfants de la rue et aux orphelins, leur montrer que l’on peut s’en sortir en travaillant, même dans un domaine artistique. Il ne faut jamais abandonner ses rêves. Avec la situation actuelle du Burkina Faso, nous avons mené de nombreux projets auprès des populations déplacées internes. J’en suis très heureux.

Christine Avignon : Enfin, quelle est la question que l’on ne vous pose jamais, et que vous aimeriez que l’on vous pose ?
Sydyr : “Pouvez-vous nous en dire un peu plus sur votre parcours musical ?” Parce qu’il est souvent méconnu.

SYDYR lance sa chaîne YouTube et prépare la sortie internationale de son album « FINATAWA »

L’artiste SYDYR poursuit son ascension dans l’univers musical en lançant officiellement sa chaîne YouTube, une nouvelle vitrine destinée à partager son univers artistique, ses projets et son actualité. Ce lancement coïncide avec la sortie prochaine de l’album « FINATAWA » sur les plateformes de streaming à l’international, notamment en France.

Déjà disponible au Burkina Faso, cet opus marque un tournant dans la carrière de SYDYR. « FINATAWA » s’impose comme une œuvre authentique, engagée et enracinée, à l’image de l’artiste. En attendant sa distribution numérique élargie, le public peut déjà découvrir (ou redécouvrir) le clip officiel du titre éponyme « FINATAWA », disponible sur YouTube. Ce clip mêle esthétique soignée, force visuelle et musicalité inspirée des traditions.

🎥 Voir le clip : 👇👇👇

Avec cette chaîne YouTube, SYDYR offre à ses fans un accès privilégié à ses créations et à son processus artistique. Il y partagera également de nouveaux projets et un nouvel album en préparation, promesse d’une dynamique artistique toujours en mouvement.

L’artiste invite chaleureusement son public à s’abonner, liker, commenter et partager, afin de soutenir cette nouvelle étape de son parcours.

« Ce n’est que le début, restez connectés », lance SYDYR avec enthousiasme.

📸 Instagram : @sydyrracine
✍🏽 Propos recueillis par Christine Avignon

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