Technicien d’élite, formateur international et régisseur général de référence, Sayouba Jacob Bamogo incarne depuis plus de quarante ans l’excellence dans les métiers du spectacle vivant en Afrique. Des scènes africaines aux plateaux européens, il a façonné l’esthétique de centaines d’œuvres et formé une génération entière de techniciens.

Né le 1er janvier 1959 à Doro-Pensa, dans le Sanmatenga, il s’oriente tôt vers l’univers artistique. Après ses études primaires à Pensa, il poursuit au Collège Technique de Oumé en Côte d’Ivoire, jusqu’en 1977. Passionné par la scène, il s’investit pleinement dans la régie lumière et son.

Il fait ses premières armes au sein de l’Ensemble Artistique de la RTB (1984-1986), avant de se perfectionner dans plusieurs festivals et centres culturels à travers le monde : Zurich, Limoges, Abidjan, Bruxelles, Niamey, Cotonou, Libreville… Ces formations et expériences pratiques lui donnent une maîtrise complète des outils techniques et une sensibilité artistique reconnue.

À partir des années 1990, il devient une référence dans la création lumière et sonore. Il travaille avec des compagnies majeures telles que Salia ni Seydou, Irène Tassembedo ou Marbayassa. Des spectacles comme Tagala le Voyageur, Le Siècle des Fous, Souffle, ICI la Vie est Belle ou Prométhée enchaîné portent sa signature technique et ont rayonné à l’international.

Sayouba Jacob Bamogo a également dirigé la régie générale de nombreux événements culturels majeurs : le MASA (depuis 1993), les Jeux de la Francophonie à Niamey (2005), le FIMA, le FITHEB, la SNC, le FESPACO (notamment Le pays en lumière en 2023), le FITMO, le SIAO ou encore les Récréâtrales. Son sens du détail, sa rigueur et son autorité naturelle en font un pilier de l’organisation technique.

Au-delà de la scène, il est un formateur dévoué. Il encadre des techniciens dans toute l’Afrique, anime des ateliers au Togo, au Mali, au Gabon, au Tchad, et enseigne dans des institutions telles que l’Université Joseph Ki-Zerbo, l’ISTIC, l’ISIS ou l’IAIC. Son approche pédagogique exigeante mais bienveillante laisse une empreinte durable.

Sur le plan institutionnel, il a servi dans plusieurs directions du ministère de la Culture et fut régisseur général du CENASA (2011-2014), tout en assumant deux fois la direction technique de la Maison de la Culture de Bobo-Dioulasso.

Plus qu’un technicien, Sayouba Jacob Bamogo est un bâtisseur. Son œuvre, à la croisée de la technique et de l’art, a contribué à faire émerger une esthétique africaine de la scène. Il reste une figure inspirante pour les générations futures, un maître des lumières et de l’ombre qui éclaire la voie du spectacle vivant sur le continent.
Parfait Fabrice SAWADOGO