ven 25 juillet 2025

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Région du Nakambé : une terre d’histoire, de culture et de tourisme à révéler

Située au centre-est du Burkina Faso, la région du Nakambé porte le nom du fleuve qui la traverse, autrefois appelé Volta Blanche. Le mot « Nakambé », en langue mooré, signifie littéralement « la rivière blanche ». Ce nom, adopté sous la Révolution démocratique et populaire, symbolise un retour aux sources, une réappropriation de l’identité locale et une valorisation de l’histoire profonde de cette région. Le Nakambé, au-delà de son rôle vital d’irrigation, est un repère symbolique pour les populations, un marqueur culturel et géographique fort.

La région, composée des provinces du Boulgou, du Koulpélogo ,et du Kouritenga, est un concentré de traditions, de savoir-faire et de patrimoines royaux. Le Boulgou abrite notamment la ville de Tenkodogo, reconnue comme le berceau des royaumes mossis. C’est là que l’on retrouve une forte présence des chefferies traditionnelles, encore actives dans la vie sociale et culturelle. Le mausolée de Naaba Zoungrana, à Komtoèga, en est une illustration marquante. Selon la légende, ce roi fondateur aurait mystérieusement disparu dans un rocher, un récit qui continue d’alimenter les récits oraux et les croyances locales.

La géographie du Nakambé est elle aussi favorable au développement d’un tourisme diversifié. De la plaine fertile aux massifs rocheux, en passant par les forêts classées et les collines du mont Boulgou, la région offre des paysages variés et riches. Le mont Boulgou, d’ailleurs, n’est pas seulement un lieu de contemplation. Il est considéré comme un site sacré et une référence identitaire pour de nombreuses communautés locales, ce qui lui confère une double valeur, à la fois naturelle et culturelle.

À cela s’ajoute un patrimoine immatériel foisonnant. Les danses traditionnelles comme la warba, les cérémonies royales, les fêtes communautaires, ainsi que l’artisanat (tissage, sculpture, poterie, vannerie) témoignent de la vitalité culturelle du Nakambé. Chaque marché hebdomadaire, chaque rassemblement villageois devient alors un espace d’expression de cette richesse, une scène vivante de la mémoire collective. Le Kouritenga, par exemple, est réputé pour son artisanat raffiné, et Koupéla se distingue comme carrefour culturel entre le centre et l’est du pays. Le Koulpélogo, de son côté, s’affirme par ses traditions coutumières et ses sites sacrés, notamment autour de Ouargaye.

Sur le plan agricole et énergétique, la région bénéficie également d’infrastructures majeures comme le barrage hydroélectrique de Bagré, qui fournit 12 mégawatts d’électricité, tout en irriguant de vastes zones cultivables. Cette infrastructure soutient non seulement l’agriculture, mais aussi l’apiculture, en permettant la mise en valeur de produits locaux grâce à la disponibilité en eau et en électricité. Dans cette dynamique, un centre écotouristique a été implanté autour du barrage, offrant aux visiteurs une immersion dans la nature tout en découvrant les initiatives durables des communautés locales. Ce site combine sensibilisation environnementale, valorisation des ressources naturelles et promotion du tourisme responsable.

Pourtant, malgré toutes ces potentialités, la région demeure encore peu mise en valeur dans les politiques nationales de promotion touristique. Le manque d’infrastructures, de circuits balisés et d’investissements ciblés freine l’essor de ce secteur. Une approche centrée sur le tourisme communautaire, durable et participatif pourrait non seulement préserver ce riche patrimoine, mais aussi stimuler l’économie locale, créer des emplois et renforcer l’attractivité du territoire.

La région du Nakambé, au-delà de son identité géographique, incarne une profondeur historique, culturelle et symbolique qui mérite d’être mieux connue. Elle représente une part essentielle de l’âme du Burkina Faso. En valorisant ses sites naturels, ses traditions royales, ses arts vivants et ses récits ancestraux, le Nakambé pourrait devenir l’un des pôles majeurs du tourisme culturel au Burkina Faso. Il appartient désormais aux acteurs locaux, aux collectivités et aux promoteurs culturels de révéler au monde les trésors cachés de cette région d’exception.

Crédit photos : DTO Pictures design

✍️ Parfait Fabrice SAWADOGO
Journaliste Culturel – Infos Culture du Faso

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