Autrefois fleuron de la conservation et du tourisme au Burkina Faso, le Ranch de Nazinga se trouve aujourd’hui dans un état préoccupant, victime d’un abandon progressif aux conséquences dramatiques. Ce site emblématique, qui a longtemps incarné un modèle de gestion durable de la faune et un pôle d’écotourisme majeur, est désormais confronté à une dégradation alarmante qui menace son avenir.

Situé à environ 45 kilomètres de la ville de Pô, dans le sud du pays, le Ranch de Nazinga couvre une superficie de 91 300 hectares, délimitée par un périmètre de 133 kilomètres. Classé comme aire protégée et zone de chasse aménagée, ce vaste espace naturel abrite une biodiversité riche et variée : éléphants, antilopes, phacochères, crocodiles, ainsi que de nombreuses espèces d’oiseaux y évoluent en liberté dans un habitat préservé.

Le site a toujours occupé une place centrale dans la conservation de la faune sauvage burkinabè. Au-delà de sa vocation écologique, le Ranch jouait un rôle éducatif majeur. Il accueillait chercheurs, étudiants et visiteurs désireux de mieux comprendre les enjeux de la protection de l’environnement et de s’immerger dans la nature burkinabè. Le tourisme responsable, développé autour de ce joyau naturel, constituait également un levier important de développement économique et social pour les communautés locales.

Cependant, aujourd’hui, les infrastructures sont en grande partie délabrées : bâtiments abandonnés, toitures effondrées, installations envahies par la végétation. L’électricité est coupée, les systèmes d’eau ne fonctionnent plus, et les sentiers autrefois empruntés par touristes et chercheurs sont désormais à peine praticables. Ce constat alarmant traduit un recul inquiétant pour ce patrimoine naturel et historique.

« Ce lieu est un pan de l’histoire environnementale et touristique du Burkina Faso. Le voir dans cet état est une blessure pour la mémoire collective », souligne un expert en environnement, témoignant de la gravité de la situation.

Face à cette dégradation progressive, il est urgent d’agir. La sauvegarde du Ranch de Nazinga ne se limite pas à la restauration d’un site : elle représente la préservation d’un héritage précieux, la revitalisation d’un symbole national, et la consolidation d’une conscience écologique nécessaire pour les générations à venir.

C’est pourquoi un appel est lancé au Ministère de la Communication, de la Culture, des Arts et du Tourisme, à Faso Tourisme, aux autorités locales, ainsi qu’aux partenaires techniques et financiers et à la diaspora burkinabè, afin d’engager une action concertée et rapide. La réhabilitation, la gestion durable et la valorisation du Ranch de Nazinga sont indispensables pour assurer la pérennité de ce sanctuaire naturel, clé de voûte de la biodiversité et du tourisme écologique au Burkina Faso.

En protégeant Nazinga, le Burkina Faso protège une richesse unique, renforce ses atouts en matière d’écotourisme et affirme sa volonté de transmettre un patrimoine naturel intact aux futures générations.

Le Ranch de Nazinga, véritable joyau naturel et historique du Burkina Faso, incarne bien plus qu’une simple aire protégée : il est le reflet d’un engagement national en faveur de la conservation, de l’éducation environnementale et du développement durable. Face à la dégradation inquiétante de ce site, la mobilisation collective s’impose comme une urgence. Restaurer et valoriser Nazinga, c’est offrir aux générations futures un héritage vivant, renforcer le tourisme écologique et affirmer la responsabilité du pays dans la préservation de sa biodiversité. Il est temps d’agir, ensemble, pour que ce patrimoine en péril retrouve sa splendeur et continue de rayonner au cœur de l’Afrique de l’Ouest.
Crédit photos : DTO Pictures Design
Par Parfait Fabrice SAWADOGO