jeu 28 mars 2024

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MUSIQUE: Danibatwama, à la découverte de cet homme de l’arrière scène

Venu dans le monde artistique après avoir joué longtemps les instruments, dont il a pris goût, le batteur et percussionniste, Danibatwama, Pawentaore Daniel Nikiema de son nom à l’état civil, n’est plus un musicien à présenter. Cette virtuose de l’arrière scène a bien voulu s’ouvrir à nous, lors d’une interview accordée à une équipe de notre rédaction. Il est revenu sur les débuts de sa carrière et son actualité.

Infos Culture du Faso (ICF): Pouvez-vous vous présentez à nos lecteurs ?

Dani: Moi, c’est Pawendtaore Daniel Nikiema à l’état civil et Danibatwama comme nom d’artiste. Le surnom Batwama parce que je suis batteur et percussionniste donc j’ai abrégé mon prénom pour joindre à batwama, ce qui donne Danibatwama.

ICF: En quoi consiste votre métier ?

Dani: Le métier de batteur, c’est en quelque sorte le noyau d’un groupe. Car on peut dire que c’est lui qui tient ce qu’on appelle la rythmique. Tous les autres musiciens peuvent facilement faire des erreurs qui vont passer mais le batteur reste impérativement précis afin de permettre aux autres musiciens de pouvoir bien jouer. Raison pour laquelle on dit que le batteur est le noyau de la musique.

ICF: A quel moment avez-vous su que vous avez ce talent ?

Dani: Au départ, je n’étais pas venu pour être un musicien professionnel. Moi, j’ai commencé la percussion dans l’église déjà quand j’avais 7 ans avec des instruments comme le Kundé, avec ce qu’on appelle le Djèma aussi. C’était déjà des instruments de base qu’on jouait au village avec les grands parents. Je me suis donc intronisé avec ces instruments étant jeune à l’église. Après, je suis venu à Ouagadougou pour continuer mes études, mais pour diverses raisons, j’ai dû abandonner malheureusement les études pour être d’abord apprenti mécanicien, précisément de 1999 à 2005. Ensuite en 2005, avec l’aide d’un ami qui se nomme Sylvain Morgho, j’ai été mis en contact avec un technicien qui était au Reem-Doogo, Paul Yelnondo. Et à partir de là, je suis venu au Reem-Doogo pour me former en son et lumière. J’ai donc profité de ces moments au Reem-Doogo pour mieux apprendre la Batterie avec des amis comme Ablo et Morgho qui sont tous deux des batteurs. Ainsi est née la passion du métier de musicien batteur professionnel. Je suis devenu professionnel de façon concrète en 2009. Ensuite en 2010, j’ai commencé une tournée nationale avec l’artiste-chanteur Floby en tant que deuxième batteur et percussionniste. Après cela, j’ai abandonné le son et la lumière pour mieux me consacrer à la battérie.

ICF: Avez-vous suivi une école de formation ?

Dani: Non mon talent est né à partir des instruments que je jouais à l’église avec l’aide de l’ami Morgho que j’ai cité plus haut qui acceptait m’apprendre de ses temps libre avec les instruments de l’église. Et aussi avec mon passage à Reem-Doogo qui m’a permis de me professionaliser avec l’aide de feu Ablo Zon qui était d’ailleurs l’un des meilleurs batteurs qui a même reçu le prix le djongo d’or Afrique, décerné au festival Jazz à Ouaga.

ICF: Pourquoi avez-vous choisi ce métier qui ne donne pas de visibilité plutôt que d’être chanteur qui en a plus?

Dani: C’est la passion, c’est un peu aussi comme vous journaliste qui mettez les gens à la lumière sans être mis à votre tour à la lumière, à moins qu’une autre personne le fasse pour vous en retour. Donc pour moi, c’est une passion et aussi j’ai remarqué qu’il n’y avait pas assez de gens qui pratiquaient ce métier.

ICF: Y-a-t-il des artistes avec qui vous faites des tournées ?

Dani: J’ai beaucoup travaillé avec Abidine Doari qui est artiste-chanteur et metteur en scène. On a fait beaucoup de tournées ensemble, que ça soit au niveau national ou international. Aussi, il y a Sana Bob, celui avec qui je suis son chef d’orchestre. Il y a Aïcha Koné, Dez Altino, Wendy, feu Djata Ilebou… Je peux dire que j’ai eu a accompagner une cinquantaine d’artistes burkinabè.

ICF: Avez-vous un orchestre à vous dans lequel vous jouez ?

Dani: Actuellement avec quatre amis, on a monté un groupe de reggae. Je peux dire ce groupe est l’un des groupe reggae pur burkinabè. Il y avait des groupes reggae burkiabè mais ces derniers sont mélangés avec d’autres personnes. Mais ce groupe est pur burkinabè de cinq jeunes burkinabè qui ont la même passion, la même vision de la musique qui se sont retrouvés. On cotise 1000 francs, tantôt 2000 francs CFA pour faire nos répétitions. C’est de cette manière qu’on a pu finir l’arrangement de 10 titres. On a un ami arrangeur de son, Eliezer Oubda du studio hop musique qui nous a permis d’enregistrer dans son studio mais jusque-là, on n’a pas eu les moyens pour faire le mixage. Car cela demande du fonds. Donc on profite de votre organe pour lancer un cri de cœur à l’endroit de toutes les bonnes volontés qui voudraient nous produire, de le faire. Le groupe se nomme Soul Warrios qui signifie les guerriers de l’art.

ICF: Quelles sont vos difficultés et celles des batteurs, de façon générale ?

Dani: La première difficulté, ce sont les moyens. Pour être professionnel à la batterie, il faut bosser 6h minimum par jour sinon la normale c’est 8h. Il faut tout d’abord avoir son propre instrument pour pouvoir bosser. Le problème aussi est qu’on ne peut pas amener l’instrument à la maison travailler car les voisins diront que le bruit dérange. Pouvoir avoir une salle acoustiquée, une salle pour travailler tranquillement sans déranger les gens aussi demande des moyens. Je profite pour lancer un cri de cœur à l’endroit du BBDA car c’est plus facile pour un artiste chanteur de demander du soutien pour faire sortir son maxi plutôt que pour un batteur pour payer un instrument. Donc s’ils peuvent penser à nous aussi instrumentistes, cela nous aiderait beaucoup.

ICF: Comment vivez-vous de ce métier, et avez-vous d’autres occupations en dehors de ce que vous faites ?

Dani: La batterie est mon métier de base mais il arrive qu’on m’appelle pour le son, je gère ça aussi. Je suis également auteur compositeur. J’ai composé pour des artistes que je préfère garder en anonymat.

ICF: Votre dernier mot à l’endroit de nos lecteurs ?

Dani: Je dis merci à Infos Culture du Faso qui a pensé à nous qui sommes à l’arrière scène. Merci de nous soutenir en faisant notre promotion. Merci à tous les lecteurs de Infos Culture du Faso, que Dieu leur donne la force nécessaire de continuer à vous lire.

Ahoua KIENDREBEOGO (stagiaire)

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