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MUSIQUE : À la rencontre de la Diva de la musique burkinabé, Amity Méria.

Dans le cadre de son concert live de ce vendredi 21 septembre à Ouagadougou, la chanteuse Amity Méria  recevait INFOS CULTURE DU FASO à quelques jours du show pour en parler. L’occasion a été belle pour elle de retracer brièvement sa carrière artistique. Lisez plutôt!

 

Amity Méria est née sous le nom de Mariam Dramé au Burkina. Chanteuse, musicienne, artiste-compositrice, elle exprime des mots et mélodies puisés de la sous-région ouest-africaine.  Notamment de  sa culture mandingue dont elle est fière. Sa volonté de faire une carrière musicale se découvre très vite.  Toute petite, elle s’intéressait déjà au monde musical. Plus tard, la fille DRAMÉ intègre l’orchestre de  l’Université  de Ouagadougou. Ayant une certaine expérience dans le mouvement à travers ledit orchestre et autres actions d’apprentissage et de perfectionnement, elle décide de prendre son destin musical en main. Dès lors, sa carrière est lancée. Son tout premier album titré LA PAIX voit le jour en 1990 avec lequel elle  effectue sa première tournée nationale.  Aujourd’hui, Amity Méria compte sept (07) albums et le prochain en cours d’enregistrement en studio. On retient autour de 120 chansons, « beaucoup de feat » et des chansons commandées. En effet, après LA PAIX ont suivi ensuite les albums: DABARI en 1993; KANOU en 1997; DJE N’GANDA en 2000; MAAYA en 2004; AKODI en 2008 et enfin le 7e  album  DJANTO qui veut dire « fais gaffe ou prends soin » en langue Dioula. Rappelons que  DJANTO a été présenté le vendredi 18 juillet 2014 au siège du Bureau Burkinabè des Droits d’Auteurs (BBDA) à Ouagadougou.

Très attachée à sa culture africaine, elle s’inspire de la tradition du Grand Mandingue, et utilise  les langues de sa famille, le dioula et le bambara. Sans oublier qu’elle écoute les griots et autres mouvements  traditionnels  pour non seulement proposer des  »mots forts constructifs’‘ mais aussi des mélodies plus  »originales » tirées d’instruments traditionnels tels que la Percussion, le Balafon. Elle fait tout pour rester elle-même dans tout ce qu’elle peint dans sa musique. Généralement Amity traite  d’amour, de  paix, de justice de dignité et d’autres thèmes,  de la famille à la société en passant par la femme. Ce, avec une posture  de promouvoir les valeurs humaines et surtout démontrer la  place ‘’noble’’  de la femme.

« Je fais la promotion de la femme active. Nous sommes plus de 50 % de la population. Donc ignorer cette grande partie, c’est aussi ignorer une bonne partie du développement. La femme doit faire très attention parce qu’elle est éducatrice mais elle peut être en même temps active pour soutenir financièrement sont foyer », a expliqué  l’artiste Amity Méria lors des échanges avec INFOS CULTURE DU FASO dans la capitale burkinabè.

Notons bien que le talent d’Amity Méria dans la World- Musique avec une coloration fortement mandingue a plusieurs fois été récompensé par de nombreuses plateformes de distinctions comme :

–  meilleure artiste de l’Afrique de l’Ouest aux Koras Africa Music Awards en Afrique du Sud;

– artiste de l’année 2003 par l’Union des radios et télévisions nationales d’Afrique (URTNA);

– trophée d’artiste partenaire du ministère de la Santé du Faso;

– Plusieurs fois distinguée au Kundé d’Or au Burkina;

– Mousso Oscar(BUMO)…

Elle est nommée Chevalier de l’ordre du mérite du Burkina Faso, en catégorie Arts et Culture. L’un des atouts de Amity Méria c’est que le Mandeka, est une vaste culture que partagent beaucoup de pays africains. «Ce qui fait que j’ai la chance de voir ma musique voyager dans la sous-région ouest-africaine », confie-elle.

L’un des espaces qui ont contribué à sa révélation est l’émission internationale  » GALAXY » sur la TNT à l’époque en 1991. Toute jeune elle a été invitée à y participer auprès de « grands artistes ».

La grande dame de la musique burkinabè,  Amity Méria, célébrait ces vingt années de carrière musicale le vendredi 23 décembre 2011 à Ouagadougou. Une halte pour  remercier tous ceux qui l’ont accompagnée durant cette période et préparer la relève qui, selon elle, lui tient à cœur. Présidente sortante d’une association culturelle, Amity reste accrochée quand même à la lutte pour le bien-être et le développement de la voix et des œuvres musicales féminines du pays.

« Nous sommes dans une société d’hommes. Quand on veut citer les artistes du Burkina, tout de suite c’est des grands noms masculins qui viennent dans la tête des gens. Ça crée quand même une petite frustration mais on est là. Nous, à notre niveau au Burkina-Faso, on a pu mettre en place une association des artistes féminines qui s’appelle l’Association Burkinabè des Femmes Artistes-Musiciennes (ABFAM). Dont j’ai été la première présidente. Mon mandat est fini mais je continue de soutenir l’association. Dans nos luttes on essaie de créer un orchestre féminin qui va s’exprimer. Le problème est que quand on veut parler de la femme dans la sphère musicale, on a que des chanteuses. C’est dommage. La musique n’est pas que le chant mais les instruments également et tout ce qui va avec comme la technique de son… Il faut que les femmes s’investissent aussi dans l’apprentissage des instruments. C’est d’ailleurs ce que j’ai toujours conseillé aux plus jeunes que moi car ça fait partie de mon combat. Et je pense que d’ici là on pourra montrer quelque chose de propre au public », a-t-elle indiqué.

Après plus de deux (02) ans à la tête de l’ABFAM, Amity tire un bilan satisfaisant et remet les choses entre les mains de la relève pour poursuivre le combat comme promis au départ. La doyenne trouve que de façon générale, la musique burkinabè est en plein essor… Même si elle estime que les jeunes artistes sont talentueux mais ces derniers manquent d’encadrement adéquat et de professionnalisme. C’est pourquoi elle profite inviter ses confrères et consœurs à composer avec un staff de taille et des professionnels pour espérer se positionner confortablement.

« Autant on est nombreux, autant les choses deviennent de plus en plus difficiles. Alors je leur demande également de se former et s’approprier le live (…) », renchérit-elle.

Après son concert de retrouvaille TAMALA ce 21 septembre 2018 au CENASA, l’artiste entend repartir en studio pour boucler  avec l’enregistrement de son album et passer à l’autre niveau : la promotion « sérieuse » et « puissante » dudit album.

À présent, l’artiste occupe visiblement une place de choix  dans le mouvement musical burkinabè et africain surtout dans le sens de la voix féminine.

 

 

Interview réalisée par Parfait Fabrice SAWADOGO et Filasko Moussa KABORÉ

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