jeu 12 juin 2025

Suivez-nous sur les réseaux sociaux

spot_img

Musée Rayimi d’Issouka : la mémoire vivante du Centre-Ouest à l’honneur

Ancré dans l’enceinte du palais royal d’Issouka à Koudougou, le Musée Rayimi s’impose comme un haut lieu de mémoire, de transmission et d’enracinement culturel. Inauguré officiellement en 2010, ce musée communautaire ne cesse de fasciner chercheurs, touristes, élèves et curieux désireux de mieux comprendre les racines profondes du Burkina Faso.

Un musée qui parle au passé pour éclairer le présent

Le nom même du musée, Rayimi « Souviens-toi » en langue mooré résume toute sa vocation : préserver et transmettre la mémoire collective du peuple mossi et des communautés du Centre-Ouest. Il ne s’agit pas seulement d’un espace d’exposition, mais d’un véritable lieu de dialogue entre générations.

L’idée du musée est née d’une rencontre marquante entre Sa Majesté Naaba Saaga 1er et le Dr Vinchon à l’aéroport de Roissy. De cette conversation fortuite est né un projet ambitieux : rassembler, conserver et exposer les éléments fondateurs de l’histoire locale. Grâce à des dons précieux notamment les archives photographiques de Claude de Beauminy (fils du premier commandant de cercle de Koudougou) et des documents transmis par les Pères Blancs de Rome le musée a pu initier sa première exposition, soutenue par le ministère de la Culture.

Quatre salles, quatre portes ouvertes sur l’histoire

Le musée s’articule aujourd’hui autour de quatre grandes salles thématiques qui offrent une plongée immersive dans l’histoire :

La salle de la période coloniale, où l’on découvre des clichés inédits et des objets anciens retraçant la vie sous l’occupation.

La salle de l’histoire du coton, qui met en lumière le rôle central de cette culture dans le développement de la région de Koudougou.

La salle des masques sikomssé, qui révèle la richesse spirituelle et rituelle de cette tradition ancestrale.

La salle des grandes figures d’Issouka, avec des documents consacrés notamment à Maurice Yaméogo, premier président du pays.

Parmi les pièces les plus emblématiques figurent un ancien métier à tisser, des armes traditionnelles, des instruments de musique, et même un drapeau de la Haute-Volta que certains récits associent à une mission lunaire, symbole poétique de la portée universelle de l’histoire locale.

Un espace patrimonial intégré et vivant

Le Musée Rayimi ne vit pas en vase clos. Il s’inscrit dans un complexe culturel plus large, appelé Maasmè, qui regroupe également le palais royal d’Issouka, la Place Naaba Bulgu, et plusieurs autres sites de haute importance patrimoniale. Chaque visite devient ainsi une immersion complète dans le patrimoine royal et communautaire du Centre-Ouest.

Le musée accueille chaque semaine des groupes scolaires, des chercheurs burkinabè et étrangers, ainsi que des touristes curieux de comprendre les dynamiques historiques et culturelles de la région. Les visites guidées, proposées du mardi au dimanche, sont assurées par des guides chevronnés et passionnés, qui partagent avec pédagogie et humanité les histoires souvent méconnues des lieux.

Un exemple de résilience et d’ancrage culturel

Ce musée, né d’une initiative locale, constitue aujourd’hui un exemple de ce que peuvent accomplir les communautés lorsqu’elles se mobilisent pour la valorisation de leur patrimoine. Porté par la chefferie traditionnelle, soutenu par des partenaires culturels, et enrichi par la mémoire vivante des anciens, le Musée Rayimi d’Issouka est devenu une référence en matière de muséographie communautaire au Burkina Faso.

Entre mémoire, pédagogie et spiritualité, le Musée Rayimi incarne la force tranquille d’un patrimoine qui se veut vivant, accessible et enraciné.

✍️ Parfait Fabrice SAWADOGO

LAISSER UN COMMENTAIRE

S'il vous plaît entrez votre commentaire!
S'il vous plaît entrez votre nom ici

Publicité

spot_img

Publicité

spot_img

Publicité

spot_img

Plus d'articles

Le Souma : Un Trésor Culinaire au Cœur du Burkina Faso

Dans les rues animées de Ouagadougou, un plat modeste...

Le zamné, trésor culinaire du Faso issu de l’Acacia sauvage

Graine traditionnelle extraite de l’Acacia macrostachya, arbre sauvage des...

Vous ne pouvez pas copier le contenu de cette page