Comédien et metteur en scène burkinabè, Mimpamba Thomas Combari fait partie de cette nouvelle génération d’artistes engagés qui portent le théâtre comme outil de transformation sociale. Né au Burkina Faso, il découvre très tôt la scène : à seulement 12 ans, il monte pour la première fois sur les planches. Durant toute sa scolarité, il poursuit avec passion cette pratique artistique, jusqu’à décrocher son baccalauréat série Philosophie et Lettres, avant d’intégrer l’École Supérieure de Théâtre Jean-Pierre Guingané de Ouagadougou. Il en ressort en 2016 avec une licence en Arts Dramatiques, orientée vers les techniques de Jacques Lecoq et Stanislavski, et un mémoire axé sur la théâtralisation des figures emblématiques au Burkina Faso.

Fraîchement diplômé, il se fait rapidement remarquer dans la pièce « Je veux voir Mioussov » de Valentin Kataev, mise en scène par Vagba Obou De Salle. Cette pièce, qui traite avec humour des absurdités administratives, est récompensée du prix du Meilleur spectacle de l’année au festival Lompolo 2016. Dès lors, Mimpamba multiplie les rôles dans des créations aussi bien au Burkina Faso qu’en Belgique, en France, en Allemagne, au Mali et en Côte d’Ivoire.

Un acteur prolifique et transfrontalier
Le parcours de Mimpamba Thomas Combari est jalonné de collaborations artistiques avec des metteurs en scène et des compagnies internationales. Il participe à des spectacles percutants tels que Azimut décolonisation (inspiré de l’œuvre de Felwine Sarr), Cri de l’espoir (sur la corruption administrative), Tunka – L’aventure (portant sur les migrations clandestines), ou encore Acteur, une œuvre introspective sur les rêves déchus.
En Allemagne, où il poursuit une formation en acting à la prestigieuse Akademie für Darstellende Kunst (ADK) de Ludwigsbourg, il obtient en 2021 un bachelor en jeu d’acteur. Cette période allemande lui permet d’explorer des thématiques universelles à travers des créations hybrides comme Die Kontrolle, un monologue sur les contrôles policiers dans les aéroports européens, ou encore Walaï, une pièce sur la maladie comme métaphore de l’instabilité du monde.

En parallèle de ses engagements sur scène, Thomas Combari explore également le 7ᵉ art. Il tient des rôles marquants dans des films comme Massoud d’Emmanuel Rotoubam Mbaïdé, Fils de Habibata Traoré ou plus récemment Innocence de Thomas Enock Ouédraogo, un court métrage burkinabè dans lequel il incarne Madou, un jeune confronté aux tourments d’un monde sans repères.

Un engagement fort pour l’accessibilité culturelle
Au-delà de la scène, Mimpamba Thomas Combari porte un engagement clair pour une culture accessible à tous. Directeur d’Atelier Silmandé, un centre culturel mobile basé à Ouagadougou, il travaille à rendre l’art et la culture accessibles aux jeunes défavorisés, déplacés ou réfugiés à cause du terrorisme. Il dirige également le Festival Salon Musique, une initiative singulière qui consiste à organiser des concerts chez les habitants, pour rapprocher la culture des citoyens. Il en assure la direction artistique ainsi que la régie son, grâce à une formation spécialisée reçue en 2021.

Son investissement social ne s’arrête pas là. Il est également co-auteur et interprète dans des pièces comme Douniaso – Dynamische Hütte (« La maison du monde – la hutte dynamique »), qui interroge la restitution des œuvres africaines, ou encore Le Ruminant, projeté lors de formations à destination des jeunes créateurs en Afrique.
Une trajectoire internationale, ancrée dans le local
Si son parcours l’a conduit à se produire sur des scènes européennes comme celle du Kampnagel à Hambourg ou du Festival Sens Interdits à Lyon, Mimpamba Thomas Combari demeure profondément ancré dans son pays natal. À Ouagadougou, à travers des formations, des créations et des actions culturelles, il milite pour une culture vivante et inclusive. Il continue de nourrir sa pratique de comédien, de metteur en scène et de formateur, en lien avec les réalités sociales du Burkina Faso.

Avec une maîtrise du français, du dioula, du gourmantchéma et une bonne compréhension du mooré, il incarne une parole plurielle et accessible. Il parle également anglais et allemand, ce qui lui permet de porter la voix du théâtre burkinabè bien au-delà des frontières.
Une conclusion qui s’impose
Artiste complet, pédagogue, citoyen engagé et passeur de culture, Mimpamba Thomas Combari représente une nouvelle génération de créateurs africains capables de conjuguer excellence artistique, profondeur sociale et rayonnement international. À travers ses œuvres, ses formations et ses projets communautaires, il ne cesse de rappeler que le théâtre n’est pas seulement un lieu d’expression, mais un outil puissant pour éveiller les consciences et retisser les liens. Une voix précieuse dans un monde qui a plus que jamais besoin d’art porteur de sens.
Parfait Fabrice SAWADOGO
Journaliste Culturel – Infos Culture du Faso