mar 23 avril 2024

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« l’État doit valoriser l’art à sa juste valeur », Lassane Congo, chorégraphe professionnel

Après avoir bénéficié d’une bourse de l’UNESCO en 1977, il effectue des études en langage chorégraphique à Dakar. Il va par la suite voyager dans plusieurs pays d’Europe, d’Amérique et bien-sûr d’Afrique pour des spectacles de chorégraphie. Dans son pays, le Burkina Faso, il deviendra incontournable dans cette discipline. Il s’agit de Lassane Congo, une figure de proue du paysage chorégraphique burkinabè. Dans une interview qu’il a bien voulu nous accorder, cette icône, nous relate son parcours tout en abordant de nombreux autres sujets sur la chorégraphie.

Infos Culture du Faso (ICF): Qui est Lassane Congo pour nos lecteurs ?
Lassane Congo (LC): Je suis l’un des premiers chorégraphes burkinabè. Dans ma vie, je n’ai fait que la chorégraphie. Il faut dire que Irène Tassembedo et moi avons bénéficié d’une bourse en 1977 et furent formés pendant trois ans en langage chorégraphique. Je suis de retour dans mon pays depuis 1982. J’ai été interprète et ensuite créateur de spectacle chorégraphique. J’ai également été formateur des assistants culturels.

ICF: Pour vous, qu’est-ce que la chorégraphie ?
LC: La chorégraphie est une danse à partir des thématiques. « Choré » veut dire auteur et « graphique » veut dire écriture. La danse, c’est aussi le corps en mouvement qui constitue l’un des éléments de la qualité du language chorégraphique. Ce mouvement peut être balançoire, vibratoire, sacade etc. En effet, il y a plusieurs types de danses. Il y a des danses qui sont thérapeutiques. Généralement, ce sont les danses africaines. Ces danses sont répétitives. Par contre, la danse commerciale qui est celle de la chorégraphie exige des critères. Par exemple, il faut une scène, des lumières, des schémas, souvent la musique afin que les spectateurs comprennent.

ICF: Vous faites partie des pionniers de la chorégraphie burkinabè, parlez-nous de votre parcours ?
LC: Il faut dire que je suis allé plusieurs fois en Europe pour des spectacles de danse mais mon premier voyage aux Etats Unis était en 1979 pendant que j’étais en formation. Ensuite, j’ai fait des spectacles. J’ai eu à travailler avec des grands auteurs comme le français Jean Paul Galota, le français Moïse Touré, le Sénégalais Germain Akogni. J’ai été dans les grands centres francophones de la sous région. Au Burkina Faso, j’ai fait la plupart des régions. J’ai formé pas mal d’assistants culturels. À noter que j’ai même donné des modules de chorégraphie aux étudiants de L’ENEP sans compter mes créations à la Semaine Nationale de la Culture (SNC), pour ne citer que ceux là.

Crédit photo :Nkuanga Mboko

ICF: Comment voyez-vous l’évolution de la chorégraphie au Burkina Faso ?
LC: La chorégraphie évolue très bien. Nous avons des jeunes comme Siaka Sanou à Montpellier qui fait des succès. Il y a Serge Aimé Coulibaly qui fait le tour du monde actuellement à travers ses spectacles. Nous avons aussi Lassina Sanou qui donne même des cours de chorégraphie africaine aux Etats Unis. Actullemeent, je pense que le Burkina est une référence en matière de chorégraphie .

ICF: Quels peuvent être les handicapes de la chorégraphie au Burkina ?
LC: Les difficultés sont d’abord le manque d’intérêt des gens aux spectacles de la danse. Ils n’ont pas encore compris que la danse est un art comme la musique, le théâtre, etc. Il faut aussi noter que les acteurs ne sont pas accompagnés à la hauteur des attentes.

ICF: Pour vous, l’Etat considere-t-il la chorégraphie? Sinon quel pourrait être l’apport de l’État afin d’appuyer cette discipline ?
LC: Pour moi, l’État fait de son mieux pour la chorégraphie mais souvent les aides sont déficitaires. Néanmoins, il y a un minimum d’effort.

ICF: Vous êtes souvent envoyés par le BBDA dans les spectacles. Quel intérêt cette structure accorde-t-elle à la chorégraphie ?
LC: Je fais partie actuellement du comité de suivie du BBDA . Cette structure soutient tout ce qui est artistique. La chorégraphie est aussi vu comme les autres arts.

ICF: Quelle doléance avez-vous à l’endroit des autorités burkinabè surtout celle en charge de la culture ?
LC: Je pense que l’État doit valoriser l’art à sa juste valeur. Il faut primer l’excellence à des grosses sommes; l’artiste peut innover son art. Malheureusement, l’art semble mal financer par l’État.

Crédit photo :Nkuanga Mboko

ICF: Quel message avez-vous pour les jeunes chorégraphes à propos de leur carrière ?
LC: Il faut que les jeunes chorégraphes acceptent les critiques car cela fait avancer l’artiste. Les critiques sont généralement des conseils que l’intéressé doit prendre en compte.

ICF: Nous sommes à la fin de l’entretien, quel est votre mot de fin ?
LC: Je suis bien heureux de cette interview que vous m’avez accordée. Je salue l’objectif de votre journal qui s’inscrit dans la promotion de la culture. Le nom déjà en dit beaucoup. Je vous souhaite bon vent.

 

Modou TRAORÉ (stagiaire)

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