lun 14 juillet 2025

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Le Mogho Naaba : pilier de l’Empire Mossi et gardien des traditions du Burkina Faso

Depuis des siècles, le Mogho Naaba incarne l’autorité coutumière et le symbole vivant de l’Empire Mossi, la plus grande communauté du Burkina Faso. Gardien des traditions et de l’histoire, il demeure une figure respectée, au cœur de la vie culturelle et politique du pays.

Le Mogho Naaba Baongo est choisi parmi la descendance mâle du précédent souverain, selon un conseil royal qui fait de lui une figure quasi sacrée. Si la tradition lui confère un pouvoir absolu, notamment le droit de vie et de mort sur les habitants de Ouagadougou et de l’Oubritenga, son autorité reste encadrée par les coutumes ancestrales. En réalité, le pouvoir est partagé avec une cour royale composée de ministres qui gouvernent collectivement l’empire. Cette organisation est mise en scène chaque vendredi lors de la célèbre cérémonie du « faux départ » du roi, un rituel empreint de symboles et de respect.

L’empire mossi, plus vaste communauté du Burkina Faso, s’appuie sur une administration traditionnelle solide. Le Mogho Naaba est assisté par plusieurs ministres dont le Tansoba Naaba, ministre de la Guerre, le Ouidi Naaba, ministre de la Cavalerie, et le Poé Naaba, ministre de la Justice, entre autres. Chacun joue un rôle clé dans le maintien de l’ordre, de la sécurité et de la justice au sein de cet empire pluriséculaire.

L’origine du peuple mossi est liée à la légende de Yennenga, princesse dagomba du nord du Ghana, qui épousa Rialé, un chasseur mandé. Leur fils, Ouédraogo, est considéré comme le fondateur de cette dynastie royale. Aujourd’hui, les Mossi constituent environ 40 % de la population burkinabè, principalement dans la région centrale connue sous le nom de Plateau Mossi. Ils parlent le Mooré, langue qui connaît plusieurs variantes dialectales selon les régions.

L’empire mossi s’est imposé à partir du XVe siècle grâce à ses cavaliers redoutables et a dominé la région pendant près de 400 ans. Sa puissance s’est estompée avec l’arrivée des colons français à la fin du XIXe siècle. Malgré la perte de son pouvoir politique, le Mogho Naaba demeure une figure morale et culturelle majeure, protecteur des coutumes et garant de l’unité du peuple mossi.

La société mossi reste profondément hiérarchisée : chaque village ou quartier possède son Naaba, chef coutumier, et au sein des familles, le doyen exerce également une autorité reconnue. Cette organisation sociale s’inscrit dans une diversité religieuse marquée, où cohabitent islam, christianisme, animisme et diverses sectes.

Aujourd’hui, la cérémonie du Moogho-Naab yisgu, célébrée chaque vendredi, est un moment fort qui réunit fidèles, habitants et visiteurs autour du palais royal de Ouagadougou. Elle symbolise ce lien indéfectible entre passé et présent, entre tradition et modernité, incarné par Sa Majesté le Mogho Naaba Baongo.

En redécouvrant l’histoire et les symboles de l’empire mossi, c’est toute l’âme d’un peuple qui se révèle, fidèle à ses racines, fier de son héritage et résolument tourné vers l’avenir.

Parfait Fabrice SAWADOGO

Journaliste Culturel – Infos Culture du Faso

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