ven 6 juin 2025

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Le gonré : trésor culinaire du Burkina à savourer sans modération

Plat traditionnel burkinabè, le gonré gâteau de haricot cuit à la vapeur séduit par sa simplicité, sa richesse nutritive et son goût unique. Présent sur les étals des marchés comme lors des grandes cérémonies, ce mets typiquement local continue de résister au temps et de faire honneur à la cuisine du terroir.

Dans les quartiers populaires comme dans les familles les plus attachées aux traditions, le gonré évoque les souvenirs d’enfance, les petits-déjeuners copieux du week-end ou les pauses gourmandes à la sortie de l’école. Ce plat, préparé à base de haricots blancs ou rouges, de légumes et d’épices, illustre parfaitement l’ingéniosité culinaire burkinabè : faire beaucoup avec peu, tout en préservant la saveur et l’équilibre nutritionnel.

Une préparation exigeante, reflet d’un savoir-faire transmis

Tout commence par une étape minutieuse : le trempage et le décorticage du haricot, essentiel pour obtenir une pâte lisse et homogène. Une fois débarrassé de sa peau, le haricot est mélangé à des ingrédients aromatiques comme l’oignon, l’ail, le céleri, le persil, la carotte et le gingembre. Certains y ajoutent du poivron ou du piment doux pour relever davantage le goût.

Ce mélange est ensuite finement moulu, puis travaillé dans une casserole avec un peu d’eau, du bicarbonate (ou de la potasse selon les puristes) et une bonne quantité d’huile végétale. Il faut remuer longuement la pâte à la spatule jusqu’à obtenir une consistance souple, brillante et onctueuse. C’est à ce moment que le doigté du cuisinier ou de la cuisinière fait toute la différence.

Une cuisson à la vapeur pour un résultat moelleux

Une fois prête, la pâte est versée dans de petits moules ou boîtes métalliques, huilés au préalable. En leur centre, on glisse une demi-portion d’œuf dur, qui ajoutera de la texture et du goût à la dégustation. Les moules sont ensuite cuits à la vapeur pendant environ 45 minutes.

Le résultat : un gâteau de haricot à la fois moelleux, parfumé et nourrissant, que l’on peut déguster chaud ou tiède, souvent accompagné de sauce pimentée, de crudités ou simplement d’un verre de bouillie ou de thé pour l’équilibre.

Un patrimoine culinaire à préserver

Au-delà de ses qualités gustatives, le gonré incarne un héritage vivant. Il est le reflet d’une transmission intergénérationnelle, de pratiques culinaires adaptées aux réalités locales, et d’un attachement profond à la terre et aux saveurs du pays. Dans les villes, il séduit encore les plus jeunes, qui y voient un plat pratique, bon marché et sain. Dans les campagnes, il continue d’être préparé avec le même soin, comme un rite quotidien ou festif.

Aujourd’hui, à l’heure où les pratiques alimentaires se mondialisent et où les produits transformés s’imposent dans les assiettes, le gonré apparaît comme un symbole de résistance et de fierté culturelle. Derrière ce gâteau de haricot à la vapeur se cache bien plus qu’une recette : c’est toute une mémoire collective qui s’exprime à travers les gestes de préparation, le choix des ingrédients, et les souvenirs qu’il évoque chez ceux qui le dégustent. Transmis de mère en fille, de grand-mère en petit-fils, il incarne une manière d’habiter le monde avec sobriété, ancrée dans les ressources locales et dans le lien social. En valorisant le gonré, on valorise non seulement une tradition culinaire, mais aussi une vision du monde où la simplicité, le partage et la transmission ont encore toute leur place.

Crédit Photos : Mam Sank

Parfait Fabrice SAWADOGO

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