Le drapeau est l’âme de la patrie. Il flotte au-dessus des douleurs et des espoirs, au-dessus des luttes et des victoires. Bien plus qu’un simple morceau de tissu, il est le symbole vivant d’une nation debout, digne, intègre forgée par le feu de l’histoire et portée par la volonté de son peuple.
Le drapeau du Burkina Faso incarne une révolution populaire et progressive, fondée sur la souveraineté, la solidarité et la dignité. Adopté le 4 août 1984, lors de la proclamation du Burkina Faso par le Président Thomas Sankara, il marque la rupture avec l’ordre ancien et ouvre un nouveau chapitre panafricain. Il remplace le drapeau de la Haute-Volta, posant les bases d’un pays résolument tourné vers l’autodétermination.
Dès lors, le drapeau devient plus qu’un emblème : il devient un outil de réappropriation du pouvoir par le peuple, un symbole de justice sociale et un rappel du droit des peuples à écrire leur propre histoire.
Des couleurs chargées d’histoire et une étoile pleine de promesses
Le drapeau du Burkina Faso se compose de deux bandes horizontales :
🔴 Le rouge, en haut, rappelle la Révolution, le sang versé et les luttes de libération contre l’oppression.
🟢 Le vert, en bas, évoque l’espoir, la richesse naturelle et agricole du pays, et un avenir à construire dans l’abondance et la paix.
⭐ En son centre, une étoile jaune à cinq branches incarne la richesse et les potentialités du Burkina Faso, ressources humaines, culturelles, naturelles et intellectuelles destinées à rayonner au-delà des frontières.
Cette étoile rappelle enfin que le Burkina Faso appartient à la grande famille humaine, en lien avec les cinq continents, et que sa diaspora, présente dans le monde entier, est une richesse supplémentaire à valoriser.
Un drapeau de résistance et de dignité
Ce drapeau n’est pas qu’un symbole figé. Il a traversé les époques, flotté sur les places de la Révolution, dans les marchés populaires, dans les cortèges syndicaux, et dans les mains de celles et ceux qui réclamaient la liberté et la justice. Il a couvert les cercueils des martyrs, accompagné les discours des leaders, veillé sur les enfants dans les écoles.
Face aux défis insécurité, instabilité, pressions extérieures le drapeau burkinabè est resté debout, porteur de la mémoire collective et de la volonté populaire. Dans le contexte actuel de transition politique et de quête de souveraineté, il incarne plus que jamais notre droit à résister, à réinventer nos institutions, à rompre avec les schémas imposés.
Avec la naissance de l’Alliance des États du Sahel (AES), il prend une nouvelle dimension : un espoir régional de refondation collective, dans un esprit d’indépendance assumée et de coopération africaine.
Un flambeau pour les générations futures
Hisser le drapeau, le porter, le défendre, c’est rendre hommage à toutes celles et ceux qui ont sacrifié leur vie pour que le Burkina Faso soit libre et digne. C’est aussi transmettre à nos enfants les valeurs d’intégrité, de courage et de travail, fondements d’une société plus juste.
Aujourd’hui, le drapeau burkinabè ne prône pas un nationalisme étroit, mais un engagement lucide et profond pour la liberté réelle. Rouge, vert et or, il est une boussole pour celles et ceux qui croient encore en un destin africain, bâti sur la vérité, la justice, la solidarité et la responsabilité collective.
Le drapeau du Burkina Faso n’est pas seulement un emblème. Il est une promesse. Une force. Un héritage. Et un avenir.
Parfait Fabrice SAWADOGO
Journaliste Culturel – Infos Culture du Faso
