jeu 26 juin 2025

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Le benga, pilier de la cuisine burkinabè : un plat simple, nourrissant et populaire

Plat traditionnel préparé à base de haricots, le benga occupe une place centrale dans l’alimentation quotidienne au Burkina Faso. À la fois accessible, riche en protéines et omniprésent dans les foyers comme dans la rue, ce mets populaire incarne l’ingéniosité culinaire locale et un patrimoine culturel à préserver.

Le benga, plat emblématique de la cuisine burkinabè, occupe une place centrale dans l’alimentation quotidienne de nombreuses familles à travers le Burkina Faso. Préparé essentiellement à base de haricots rouges ou blancs ce mets populaire séduit par sa simplicité, son accessibilité et sa richesse nutritionnelle. Consommé aussi bien dans les foyers que dans les rues des grandes villes comme Ouagadougou, Bobo-Dioulasso ou Koudougou, le benga rassemble toutes les couches sociales, des élèves aux travailleurs, en passant par les étudiants. Jadis considéré comme un plat modeste ou « plat du pauvre », il s’affirme aujourd’hui comme un exemple d’ingéniosité culinaire locale, fondé sur des ingrédients économiques, disponibles et nourrissants.

La préparation du benga repose sur des gestes simples et transmis de génération en génération. Les haricots, connus localement sous le nom de « benga » en mooré et « sôsô » en dioula, sont triés, lavés puis trempés la veille afin de faciliter leur cuisson. Ils sont ensuite bouillis jusqu’à tendreté avant d’être préparés avec différents accompagnements. Le benga peut en effet être servi avec du riz, du couscous, du petit mil,  Maïs blanc et jaune, du sorgho blanc ou rouge. On ajoute généralement de l’eau et parfois un filet d’huile d’arachide ou de palme pour lier les saveurs. Selon les préférences, des oignons, de la tomate, du piment, voire du poisson séché ou des morceaux de viande peuvent venir enrichir le plat. Le tout mijote lentement pour offrir un repas complet, copieux et facile à conserver.

Une valeur nutritionnelle remarquable

Le benga se distingue non seulement par sa simplicité, mais aussi par ses qualités nutritionnelles. Les haricots sont une excellente source de protéines végétales, de fer, de fibres et de vitamines essentielles. Associés aux accompagnements comme le riz ou le mil, sources de glucides complexes, ils composent un plat équilibré qui couvre les besoins énergétiques quotidiens, particulièrement pour les enfants, les étudiants et les personnes exerçant des activités physiques. Cette valeur nutritive explique en partie la popularité du benga, notamment dans les familles à faibles revenus où il constitue un repas peu coûteux et accessible.

Ce plat joue également un rôle stratégique dans la sécurité alimentaire nationale. Cultivé dans toutes les régions du Burkina Faso, le niébé est une culture résistante à la sécheresse qui apporte des revenus indispensables à de nombreuses familles rurales. Sa disponibilité tout au long de l’année en fait un aliment de choix lors des périodes de soudure.

Une cuisine de rue bien ancrée

Au-delà de la cuisine familiale, le benga est omniprésent dans la vie urbaine burkinabè. Dès l’aube, dans les quartiers des grandes villes, les fameuses « maman benga » installent leurs stands pour proposer ce plat populaire aux passants. Vendu en portions enveloppées dans des sachets ou servi dans des récipients en plastique, le benga de rue est souvent accompagné de poisson frit ou de sauces légères. Cette activité commerciale constitue un moyen de subsistance important pour ces femmes et répond à un besoin de repas rapides, abordables et nourrissants pour une population active.

Un héritage culinaire à valoriser

Dans un contexte de mondialisation alimentaire où les produits transformés et importés gagnent du terrain, le benga reste un symbole fort de la cuisine burkinabè traditionnelle. Il incarne la capacité d’adaptation et la richesse du terroir local tout en reflétant l’identité culturelle du pays. Plusieurs initiatives visent aujourd’hui à promouvoir ce plat emblématique, à travers des concours gastronomiques, des ateliers culinaires ou encore son intégration dans les menus de restaurants et événements culturels.

Le benga est bien plus qu’un simple plat. Il raconte une histoire collective, une relation au territoire et une culture de la résilience. En redécouvrant et valorisant ce mets populaire, le Burkina Faso honore une part essentielle de son patrimoine culinaire et social. Ce plat simple et généreux mérite d’être célébré, transmis et apprécié à sa juste valeur, comme un véritable joyau de la gastronomie locale.

Le benga, ou haricot, est un plat très versatile dont la préparation varie selon les goûts et les régions. Si le riz reste un accompagnement courant, il est loin d’être le seul. En effet, le benga peut tout aussi bien être servi avec du couscous, du petit mil, Maïs blanc et jaune, du sorgho blanc ou rouge. Cette diversité témoigne de l’adaptabilité du plat aux différentes habitudes alimentaires du Burkina Faso. Que ce soit sur un roux blanc à base d’huile d’arachide ou un roux rouge à base d’huile de palme, le benga s’adapte et se décline pour satisfaire toutes les papilles.

Crédit photos : Mam Sank

✍️ Parfait Fabrice SAWADOGO

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