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Jacquy MEDA : La voix enracinée dans la culture Dagara

Jacquy MEDA, de son vrai nom MEDA Benienkoum Jacques, est l’une des figures marquantes de la musique burkinabè contemporaine. Né le 5 juin 1977 à Dissihn, dans le Sud-Ouest du Burkina Faso, il a construit une carrière discrète mais constante, portée par une profonde fidélité à ses racines culturelles et une sensibilité aiguë aux réalités sociales. Chanteur, compositeur et autodidacte, Jacquy MEDA se distingue par une musique à la croisée de la tradition Dagara et des rythmes modernes, avec des textes souvent empreints de sagesse, de foi et de lucidité.

Issu d’une famille modeste, il grandit dans un environnement où la foi catholique et la culture locale cohabitent harmonieusement. Son père, catéchiste, lui transmet très tôt les valeurs du service, de la spiritualité et du respect de l’autre. C’est également dans ce cadre familial qu’il fait ses premiers pas dans la musique, d’abord en tant qu’instrumentiste. Il apprend le balafon, instrument emblématique de la région, puis s’initie plus tard aux instruments modernes, nourrissant une approche musicale hybride qui deviendra sa marque de fabrique.

Une discographie engagée et fidèle à l’identité Dagara

C’est en 2009 que Jacquy MEDA dévoile son premier album intitulé Maa Yir Yelé, littéralement « Les problèmes de ma famille ». Ce projet inaugural, composé de dix titres, pose les jalons de son univers artistique : un subtil mélange de musique traditionnelle et de sonorités contemporaines, avec une forte portée sociale. Il y aborde des thèmes tels que la précarité des orphelins, les drames familiaux, la déperdition des valeurs, les ravages du VIH/SIDA ou encore les réalités du mariage. Loin des artifices, Jacquy MEDA privilégie l’authenticité et la profondeur du message.

En 2013, il enchaîne avec Ti Lieb Pouor, qui signifie « Retournons à la source ». Ce deuxième album est un plaidoyer culturel : il exhorte la jeunesse à ne pas renier ses racines et invite les communautés à renouer avec les traditions. Plusieurs titres évoquent aussi les dérives morales, les difficultés de la vie conjugale, les réalités des femmes ou encore la nécessité d’avoir la foi. L’album rend également hommage à l’Assomption célébrée à Dissihn, un événement marial majeur dans la région.

Trois ans plus tard, en 2016, l’artiste revient avec Yan Maarou, soit « La paix » en langue Dagara. Ce troisième disque est à la fois une réponse au contexte national marqué par l’instabilité sécuritaire et un cri d’appel à l’unité. MEDA y appelle les Burkinabè à cultiver la cohésion, à résister aux divisions et à faire bloc contre les menaces. Il y revient aussi sur des thèmes qui lui sont chers : la résilience, la solidarité, le respect des anciens.

Une parole qui console, dénonce et rassemble

Avec son quatrième album Kpielou Ni Nawn, qui se traduit par « L’orphelinat qui cause la pauvreté », Jacquy MEDA poursuit son travail de témoin engagé. À travers ses chansons, il dénonce les injustices sociales, souligne les inégalités, critique l’hypocrisie sociale, tout en valorisant la danse traditionnelle comme outil de transmission et d’émancipation. Il y aborde aussi la méfiance dans les relations humaines, l’envie destructrice et la jalousie, toujours avec des mots simples, mais puissants.

Son dernier album en date, Yele Nan (« Les problèmes »), synthétise la maturité de son art et de sa pensée. Il y évoque la violence gratuite, les divisions sociales, le rejet des valeurs collectives. Il y rend hommage aux Forces de Défense et de Sécurité ainsi qu’aux Volontaires pour la Défense de la Patrie (VDP), dans un Burkina Faso toujours confronté à des défis sécuritaires. L’artiste y salue aussi l’entrepreneur Mahamadou Bonkoungou, dit EBOMAF, pour son apport au pays. Ce projet est aussi une ode à la danse Dagara, perçue ici non seulement comme art, mais comme résistance.

Une popularité au-delà des frontières

Bien qu’il reste discret dans les médias, Jacquy MEDA bénéficie d’une popularité croissante dans le Sud-Ouest burkinabè, mais aussi dans la diaspora burkinabè au Ghana, en Côte d’Ivoire et dans d’autres pays d’Afrique de l’Ouest. Son style musical, ancré dans le terroir mais accessible à un public large, séduit par son authenticité et son engagement. Il a su créer un lien solide avec ses fans, notamment grâce à sa proximité avec les réalités du peuple et à la sincérité de son discours.

Un artiste fidèle à lui-même

Jacquy MEDA n’est pas un artiste à la recherche du succès facile. Il a fait le choix de l’indépendance artistique, produisant lui-même ses albums, sans jamais céder aux effets de mode. Son engagement artistique repose sur une conviction forte : la musique peut soigner, éduquer, éveiller et unir. Chaque chanson est pensée comme une semence déposée dans le cœur de celui qui écoute.

Dans un paysage musical parfois dominé par le divertissement pur, Jacquy MEDA propose une autre voie : celle du sens, de la culture, de la résistance. Il est l’une de ces voix rares qui chantent non pas pour plaire, mais pour parler vrai. Et dans le tumulte du monde actuel, sa musique résonne comme un rappel précieux à l’essentiel.

Découvrez son univers musical sur sa chaîne YouTube officielle : 👇👇👇 https://youtube.com/@jacquymedaofficiel?si=PQe1bDH2DKC5OeIb

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✍️ Parfait Fabrice SAWADOGO

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