Chaque 21 juin, la musique est célébrée dans le monde entier comme une force vivante, expressive et rassembleuse. Au Burkina Faso, cette journée résonne tout particulièrement, tant la musique est un élément fondamental de la vie sociale et culturelle. Elle rythme les événements de la communauté, porte les émotions collectives et reflète les transformations de la société.

Ici, la musique n’est pas seulement un art, c’est une mémoire orale, un marqueur d’identité et un levier de résilience. Des rythmes traditionnels du balafon et du bendré aux sons urbains du rap, de l’afropop ou du slam, elle incarne une diversité assumée. Elle unit, elle éduque, elle élève.
La scène musicale burkinabè est en perpétuelle ébullition. Si des figures bien établies comme Floby, Dez Altino, Awa Boussim, Smarty ou Imilo Lechanceux continuent d’inspirer, de jeunes artistes apportent un vent nouveau. Des voix telles que Nabalüm, Rin-Ka, Audrey, Malika la Slamazone ou Kayawoto s’affirment avec force, explorant de nouvelles esthétiques et touchant une jeunesse avide de repères.

L’ombre précieuse des arrangeurs et des structures de production
Mais au-delà des projecteurs, un maillon fondamental reste encore trop souvent dans l’ombre : celui des arrangeurs et des structures de production. Ces artisans du son et du développement artistique jouent un rôle essentiel dans l’écosystème musical. Ils donnent corps aux idées musicales, accompagnent les artistes dans la recherche de leur identité sonore, et participent à l’essor de carrières souvent prometteuses.
Parmi les nombreux arrangeurs actifs au Burkina Faso, on peut citer Elièzer Oubda ou encore Petit Janot, qui font partie d’une longue liste de talents investis dans l’amélioration continue de la qualité musicale locale.
Côté structures de production, des entités comme SIMPO Event ou Destiny Prod, entre autres, se démarquent par leur engagement à produire, encadrer et propulser les artistes burkinabè sur la scène nationale et au-delà. Leur travail est un pilier indispensable pour la professionnalisation du secteur.

De nouveaux talents entre tradition et modernité
De nouveaux noms émergent également, témoins de la vitalité du vivier artistique national. Des artistes comme Albatros, Damo Fama ou Élu 111 attirent l’attention par leur originalité et leur capacité à créer des ponts entre générations, entre tradition et modernité.
Une fête, mais aussi une interpellation
La Fête de la Musique est donc plus qu’une simple célébration. Elle doit aussi être un moment d’interpellation : quelle reconnaissance pour les métiers de la musique ? Quels espaces de formation et d’expression pour les jeunes artistes ? Quelles politiques publiques pour préserver et valoriser notre patrimoine musical ?

Du 19 au 21 juin, plusieurs villes burkinabè vibreront au rythme de cette fête : Ouagadougou, Bobo-Dioulasso, Koudougou, Tenkodogo, Gaoua, entre autres, accueilleront concerts, scènes libres, masters class et échanges artistiques. Ces événements offrent une plateforme essentielle pour mettre en lumière les talents locaux, dans toute leur diversité.
La musique n’a ni mur ni frontière. Elle est souffle, émotion, transmission. Elle nous relie à notre passé, nous ancre dans le présent et nous projette vers l’avenir. En ce mois de juin, le Burkina Faso montre encore une fois que sa musique est vivante, audacieuse et profondément humaine.
Parfait Fabrice SAWADOGO