La ville de Bobo-Dioulasso a accueilli, dans la soirée du samedi 31 mai 2025, le spectacle identitaire et ethnoculturel des Ensembles artistiques nationaux, à la Place de la Mairie centrale. Cette étape, tout comme celles de Boromo et Houndé, a rassemblé des milliers d’habitants de la région, dans une ambiance marquée par le vivre-ensemble et la cohésion sociale. Pendant deux heures, l’Orchestre national et le Ballet national ont rapproché l’art à la population de la ville de Sya.

Bien au-delà d’un simple spectacle de musique et de danse, cette prestation de l’orchestre et du ballet a été perçue comme un véritable retour aux sources. L’Orchestre national a permis de revisiter des classiques de la musique burkinabè, tandis que le Ballet national a redonné vie, sur scène, aux danses ethnoculturelles issues de diverses communautés. Une belle manière de représenter dignement le Burkina Faso, aussi bien sur le plan culturel qu’identitaire.

La soirée a débuté par l’interprétation de morceaux emblématiques tels que Ma Patrie de Jah Vérité, Adjaratou, Thérèse, Moussolou d’Amity Meria, Mouyou ou encore Panaki de Jean Claude Bamogo. Ces chansons ont suscité l’enthousiasme du public, qui a reconnu sa propre histoire et sa culture dans les mélodies. Emportés par l’émotion, plusieurs spectateurs ont rejoint les artistes sur scène pour danser dans une ambiance chaleureuse et spontanée.
Après cette première partie empreinte de patriotisme, le Ballet national est revenu en force avec une série de danses représentatives du riche patrimoine burkinabè : Loibiri, Dagara, Peulh, Gourmantché, Djongo de Pô et de Réo, Warba des Mossis… Un vibrant hommage à la diversité culturelle, symbole de paix et de fierté nationale.

Dans son discours, Abraham Sondo représentant du gouverneur des Hauts-Bassins, a salué l’initiative. Selon lui, les Ensembles artistiques nationaux ont été réactivés par les plus hautes autorités pour jouer un rôle essentiel dans la diplomatie culturelle : « Il s’agit de faire rayonner le Burkina Faso, d’abord à l’intérieur du pays, puis à l’international. Loin d’être une barrière, nos diversités culturelles doivent nous rapprocher. L’unité est une richesse, et cette richesse doit porter la marque du Burkina au-delà de nos frontières », a-t-il cité dans le message de Madame le gouverneur Mariama Konaté, co-patronne de la tournée.

Le directeur général du CENASA, Abraham Ouesséna Abassagué, a lui aussi exprimé sa satisfaction : « Cette tournée a pour objectif de soutenir la résilience de nos populations, de rendre hommage à nos FDS, et de dire au monde que le Burkina est fier de sa culture et ne compte pas se laisser dicter son imaginaire artistique. »
Il a également salué l’implication de toute son équipe, du technicien à l’artiste, en passant par ses collaborateurs.

D’autres temps forts ont marqué cette soirée : les allocutions des représentants des autorités coutumières et de la délégation spéciale, ainsi que la prestation remarquée de la troupe Siriba. Des attestations de reconnaissance ont été remises à plusieurs acteurs culturels de la ville de Bobo-Dioulasso, en remerciement de leur soutien indéfectible à la culture burkinabè.

Intitulée « L’unité dans la diversité, pour le sourire de l’espoir », cette tournée, organisée par le CENASA, avait pour but de valoriser le patrimoine musical et chorégraphique du pays. Démarrée en octobre 2024, elle est passée par Léo, Sapouy, Koudougou, Ouahigouya, Yako, Boromo, Houndé, pour s’achever à Bobo-Dioulasso. Elle se poursuivra prochainement à l’international, notamment en Allemagne.
Il faut signaler qu’en marge du spectacle, une délégation du CENASA conduite par son DG Abraham Ouéssena Abassague a fait une visite de courtoisie au Palais royale du chef de Canton de Bobo visant à solliciter les bénédictions de sa majesté pour la réussite de l’événement. Ladite délégation a fait également un escal au centre Siraba, dirigée par Omar Koumare . L’objectif de la visite artistique pour était de s’imprégner des activités culturelles menées ce centre.
Les Ensembles artistiques nationaux doivent leur renaissance au Président du Faso, le Capitaine Ibrahim Traoré, avec le soutien de Rimtalba Jean Emmanuel Ouédraogo, alors ministre de la Culture, aujourd’hui Chef du Gouvernement. La dynamique a été maintenue par l’actuel ministre, qui encourage le CENASA à poursuivre la lutte pour la souveraineté culturelle, en utilisant l’art comme levier de rassemblement et de résilience.
Modou Traoré (collaborateur)