sam 31 mai 2025

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Alizeta Alassane Guiré : La grâce d’un talent burkinabè au service du 7e art

Repérée dès l’adolescence, Alizeta Alassane Guiré s’est hissée parmi les figures emblématiques du jeune cinéma burkinabè. Actrice principale dans de nombreuses productions nationales, elle incarne la promesse d’un art cinématographique ancré, sensible et ambitieux. Retour sur le parcours d’une étoile montante, devenue également réalisatrice engagée.

Une révélation précoce et éclatante

Née le 23 mai 1997 à Ouagadougou, Alizeta Alassane Guiré est l’un des visages les plus prometteurs du cinéma burkinabè. Depuis sa révélation en 2009, alors qu’elle n’était encore qu’une collégienne, elle a su convaincre aussi bien les réalisateurs que les spectateurs par la finesse de son jeu, son naturel captivant et sa capacité d’incarnation.

C’est le réalisateur Barou Oumar Ouédraogo qui lui offre son tout premier rôle dans la série télévisée La Famille Tontba, une expérience fondatrice qui révèle immédiatement son potentiel. En quelques scènes, la jeune actrice parvient à gommer ses hésitations pour livrer une performance pleine d’authenticité. Ce premier succès ouvre la voie à de nombreuses opportunités, notamment auprès de Kady Traoré qui lui confie le rôle principal dans le long-métrage À vendre (2013), où elle impressionne par sa maturité artistique.

Elle brille également dans Tao-Tao du regretté Adama Sallé, un court-métrage salué dans plusieurs festivals. Son interprétation lui vaut le prix de la Meilleure interprétation féminine à la 13e édition de Clap Ivoire à Abidjan. Ce sacre confirme son entrée dans la cour des grandes et attire l’attention du légendaire Idrissa Ouédraogo, qui l’engage pour son film Djarabi (2015), où elle incarne avec justesse le rôle principal.

Une ascension confirmée et diversifiée

Sa carrière cinématographique se développe à grande vitesse. Elle enchaîne des rôles dans des séries télévisées comme Du jour au lendemain d’Adama Rouamba (2016) et Bibata de Mamadou Gnanou Maboudou (2017), tout en continuant à briller dans de nombreux courts-métrages : Amour et Trahison (2010), Regret (2010), Le Passeur (2018), Trace (2021), La sœur de quelqu’un (2021), ou encore L’Innocence de Gaston Kaboré (2022). Côté long-métrage, elle joue dans Duga, les charognards (2019) de Abdoulaye Dao et Hervé Lengani, puis dans Le Faux Serment d’Aboubacar Sidnaaba Zida (2022), où elle occupe encore une fois le rôle principal.

Une actrice accomplie… et une réalisatrice engagée

Diplômée d’un BTS en Hôtellerie (École Supérieure de Tourisme et d’Hôtellerie de Ouagadougou), Alizeta Alassane complète sa formation artistique avec un stage au sein de l’Atelier Théâtre Burkinabè. Elle s’exprime couramment en français, mooré et bambara, et possède une base en anglais. Cette richesse linguistique lui permet de s’adapter aisément aux divers contextes culturels.

Passionnée de natation, de voyages, de cinéma et de musique, elle incarne une jeunesse curieuse et ouverte, en phase avec les exigences d’un monde artistique en constante mutation.

Forte de son expérience d’actrice, elle franchit un nouveau cap en réalisant le court-métrage Nan-Silpama, produit par sa structure Yaatond Production. Ce film aborde un thème rarement traité avec autant de sensibilité : les préjugés liés aux traits physiques des femmes. Nan-Silpama raconte l’histoire de Pascaline, une jeune femme accusée d’attirer le malheur à cause de la forme de ses pieds. Victime de rejet social, elle tente de mettre fin à ses jours mais finit par se relever pour devenir une militante farouche contre les préjugés. En s’attaquant à cette réalité vécue par de nombreuses femmes, Alizeta inscrit son travail dans une démarche de libération et de sensibilisation sociale.

Récompenses et reconnaissance

Outre le prix Clap Ivoire de 2013, Alizeta Alassane Guiré a reçu le prix de la Meilleure actrice au FECUB en 2021 et a été désignée « Actrice de l’année » lors des 12 Personnalités Culturelles de l’Année (12 PCA) en 2020. Ces distinctions consacrent une trajectoire remarquable, marquée par la régularité, la diversité des rôles et l’impact de ses interprétations sur le public.

Une étoile à suivre de près

Alizeta Alassane Guiré représente bien plus qu’un talent émergent : elle incarne l’énergie d’une nouvelle génération d’artistes burkinabè, conscientes des enjeux culturels et sociales, et prêtes à faire du cinéma un outil de transformation. Sa trajectoire, à la fois précoce et construite, est la preuve qu’avec de la passion, de l’audace et du travail, le cinéma burkinabè a encore de belles pages à écrire. Et Alizeta Alassane, sans nul doute, en sera l’une des plus belles plumes devant comme derrière la caméra.

Parfait Fabrice SAWADOGO

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