Fermée depuis 2004, la salle de cinéma de Banfora retrouve aujourd’hui une nouvelle vie grâce à l’initiative de l’association Koto Yiriwa (KOTTO). À l’occasion du Festival des Rencontres Interculturelles du Cinéma et de l’Audiovisuel (FRICA), tenu en avril 2025, les membres de cette structure ont lancé des travaux de réhabilitation du bâtiment. Leur ambition : redonner à la commune un espace de culture, de formation et de rencontre communautaire, au service du développement local.
Durant plus de deux décennies, la salle de cinéma de Banfora est restée à l’abandon. Jadis lieu de convivialité, de projections et d’activités culturelles, elle s’est peu à peu transformée en ruine silencieuse. Pourtant, pour les habitants de la région, ce lieu incarne encore une mémoire, une histoire collective, et surtout un potentiel.
Consciente de cette valeur, l’association Koto Yiriwa a décidé de poser un acte fort. En marge du festival FRICA, ses membres ont entrepris les premières étapes de la réhabilitation de la salle. Pour eux, il ne s’agit pas simplement de remettre un toit sur un vieux bâtiment, mais de créer un espace vivant, dynamique, utile à la jeunesse et porteur d’avenir.
Parmi les figures engagées dans cette action, Fatouma Coulibaly, présidente de l’association, rappelle l’importance du geste :
« Nous voulons que cette salle redevienne un espace de rêve, de partage et de dignité pour la jeunesse de Banfora. La culture est une force, et nous avons choisi de l’activer. »
Au-delà de la réhabilitation physique du lieu, le message est clair : construire le Burkina Faso ne signifie pas uniquement paver des rues ou ériger des bâtiments administratifs. Il s’agit aussi de réinvestir les lieux de culture, de tisser des liens sociaux et de faire émerger des espaces qui enrichissent l’humain.
La salle de cinéma de Banfora peut jouer ce rôle, à condition de recevoir le soutien nécessaire. Car si l’ossature tient encore debout, de nombreux travaux restent à faire : la toiture doit être entièrement refaite, les murs consolidés, les installations intérieures rénovées.
L’initiative du Président Ibrahim Traoré, à travers le programme Faso Metbo, est salutaire. Mais construire le Faso, ce n’est pas seulement paver les rues. C’est aussi se donner la main pour soutenir les projets porteurs de sens, et réhabiliter des infrastructures qui incarnent notre mémoire collective.
La salle de cinéma Paysan Noir, laissée à l’abandon depuis plus de 20 ans, a aujourd’hui besoin de tous pour renaître et faire revivre l’héritage culturel et visionnaire du Président Thomas Sankara.
Dons de ciment, de tôles, de sable, de peinture ou de main-d’œuvre : autant de contributions qui peuvent accélérer la transformation du lieu. Chacun, à son niveau, peut participer à ce chantier qui dépasse le simple cadre d’une salle de cinéma. Il s’agit de redonner à Banfora un lieu de lumière, d’expression, de formation et de transmission.
La vue aérienne actuelle montre une structure en cours de relèvement, un symbole fort de résilience et d’espoir. Avec l’implication de tous, cette salle peut très vite redevenir un lieu de rayonnement culturel pour toute la région.
Reconstruire l’avenir à partir de nos racines
Redonner vie à la salle de cinéma de Banfora, c’est bien plus qu’un projet de rénovation. C’est un acte de foi dans la culture comme moteur de développement, un geste citoyen qui honore le passé tout en préparant l’avenir. En soutenant cette initiative, chacun contribue à bâtir un Burkina plus fort, plus uni et plus créatif.
Le chantier est ouvert, les fondations sont posées : il ne reste plus qu’à construire ensemble.
Parfait Fabrice SAWADOGO
