mar 13 mai 2025

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Sabari Christian Dao : un fervent défenseur du patrimoine culturel burkinabè

Artiste, écrivain, conservateur de musée et désormais Directeur général du Musée national du Burkina Faso depuis février 2024, Sabari Christian Dao multiplie les initiatives en faveur de la sauvegarde et de la valorisation du patrimoine culturel immatériel. À travers son nouvel essai consacré au balafon pentatonique sénoufo, il réaffirme son engagement pour la transmission des savoirs ancestraux aux générations futures.

Le patrimoine culturel est un levier fondamental pour le développement d’un pays. Ce principe, Sabari Christian Dao l’a fait sien depuis plusieurs années. Poète, slameur, conseiller en gestion du patrimoine culturel et président du Comité burkinabè du Conseil international des musées (ICOM Burkina Faso), il est un acteur engagé dans la préservation de la mémoire collective burkinabè. Son dernier ouvrage, intitulé Sauvegarde du patrimoine culturel immatériel au Burkina Faso : les pratiques et expressions culturelles liées au balafon pentatonique sénoufo, en est une illustration éclatante.

Fruit d’un travail entamé en 2015, cet essai est le quatrième livre de sa carrière littéraire. Il met en lumière un pan essentiel du patrimoine culturel immatériel du Burkina Faso : le balafon pentatonique sénoufo, inscrit en 2012 sur la Liste représentative du patrimoine culturel immatériel de l’humanité de l’UNESCO, aux côtés du Mali et de la Côte d’Ivoire. À travers cette publication, l’auteur invite à une meilleure connaissance et à une valorisation renforcée de cet instrument historique, dont la richesse dépasse largement le cadre musical.

Titulaire d’un master en muséologie et diplômé en management de projets ainsi qu’en lettres modernes, Sabari Christian Dao a puisé dans ses solides compétences pour élaborer cet ouvrage. À l’origine, ses recherches sur le balafon sénoufo ont été amorcées dans le cadre de ses études à l’École nationale d’administration et de magistrature (ENAM). Monsieur Dao a également bénéficié de plusieurs stages et participé à des travaux dans le domaine de la gestion du patrimoine culturel en Afrique du Sud, en Allemagne, au Bénin, aux Émirats arabes unis, en France, au Japon, au Mali et en République tchèque.

L’ouvrage propose d’abord un état des lieux de la gestion du patrimoine culturel immatériel au Burkina Faso avant et après 2003, avant de se concentrer spécifiquement sur le balafon sénoufo : son origine historique, son rôle social, ses fonctions rituelles et communautaires, ainsi que ses particularités techniques. L’auteur a bénéficié, pour cela, de la collaboration de Konomba Traoré, Trésor humain vivant, qui a apporté un éclairage précieux sur le processus ancestral de fabrication du balafon, instrument bâti sur une gamme pentatonique unique.

« Le balafon est un instrument mystique et mythique, un symbole de rassemblement et de cohésion sociale, dont la fabrication et le jeu nécessitent des savoir-faire spécifiques transmis de génération en génération », explique Sabari Christian Dao. Au-delà de sa dimension musicale, cet instrument est le reflet d’une vision du monde et d’une philosophie communautaire profondément ancrée dans les sociétés africaines.

Intégrer pleinement le Musée national dans la dynamique de développement endogène du Burkina Faso

À travers sa gestion, Sabari Christian Dao souhaite redonner toute sa place au Musée national dans le paysage culturel burkinabè. Il milite pour une reconnaissance accrue de l’institution sur le plan national et international, estimant que le patrimoine culturel burkinabè mérite d’être mieux représenté et valorisé à l’échelle mondiale.

Conscient des défis liés à la préservation des collections, au financement et à la modernisation des infrastructures, il plaide pour une mobilisation collective de l’État, des collectivités locales, des mécènes privés et des partenaires techniques et financiers. Son approche repose également sur l’inclusion des communautés locales, actrices essentielles dans la sauvegarde et la transmission du patrimoine.

Une vision portée par l’expertise et l’action

Fort d’une expérience de terrain alliée à des compétences théoriques solides, Sabari Christian Dao défend une approche intégrée de la conservation muséale, où protection, éducation, recherche et innovation marchent de pair. En sa qualité de président d’ICOM Burkina Faso, il travaille à renforcer la coopération entre musées, à favoriser la professionnalisation des acteurs du secteur et à inscrire durablement le patrimoine burkinabè dans les grandes dynamiques internationales.

Son engagement au service du patrimoine n’est pas seulement institutionnel ; il est profondément personnel. C’est avec la passion d’un patriote convaincu que Sabari Christian Dao déploie son énergie pour faire du Musée national non pas un temple isolé du passé, mais un creuset vivant où les générations actuelles et futures pourront puiser les ressources de leur identité et de leur créativité.

Un combat pour l’avenir du Burkina Faso

À travers sa vision et son action, Sabari Christian Dao prouve que la culture n’est pas un luxe, mais une nécessité pour toute société en quête d’un avenir meilleur. Pour lui, la sauvegarde du patrimoine est indissociable du progrès économique et social, et le Musée national du Burkina Faso doit être l’un des piliers de cette ambition nationale.

Infatigable bâtisseur culturel, il poursuit avec ténacité son combat : faire du Musée national du Burkina Faso une institution de référence, vivante, innovante et profondément enracinée dans les valeurs et les espoirs du peuple burkinabè.

Parfait Fabrice SAWADOGO

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