mar 13 mai 2025

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Le chapeau de Saponé : fierté artisanale et symbole d’identité burkinabè

Sous le soleil du Burkina Faso, il n’est pas rare de croiser un couvre-chef à la forme bien particulière, tissé avec finesse et orné de cuir : le chapeau de Saponé. Plus qu’un simple accessoire, ce chapeau est une véritable icône culturelle, portant en lui l’histoire, le savoir-faire et l’identité d’un peuple. Fabriqué à la main dans la commune de Saponé, au sud de Ouagadougou, il est aujourd’hui reconnu bien au-delà des frontières nationales.

Le chapeau tire son nom du village de Saponé, situé dans la province du Bazèga. Il est confectionné par des artisans locaux, souvent héritiers de générations de vanniers et de tisserands. Le processus de fabrication, entièrement manuel, demande patience, précision et une connaissance fine des matériaux.

Tout commence par le tressage de la « paille de brousse », une fibre robuste réputée pour sa durabilité. L’armature circulaire est ensuite montée pour donner au chapeau sa forme conique caractéristique. Vient alors l’ornement en cuir rouge, brun ou noir cousu avec soin autour de la bordure et sur la calotte, à la fois pour décorer et renforcer la structure.

Chaque artisan ajoute sa touche personnelle aux finitions, rendant chaque chapeau presque unique.

Un accessoire aux usages multiples

S’il protège efficacement du soleil, notamment dans les zones rurales, le chapeau de Saponé est aussi un élément de costume traditionnel porté lors de cérémonies, de fêtes ou sur les marchés. Il s’est aussi imposé comme un objet décoratif prisé, aussi bien dans les maisons que dans les espaces culturels.

Sa présence est constante dans les événements officiels ou culturels au Burkina Faso, et il accompagne souvent les ambassadeurs de la culture burkinabè à l’étranger.

Une renommée internationale

Ce savoir-faire ancestral a su séduire bien au-delà des frontières. De plus en plus visible dans les médias et sur les réseaux sociaux, le chapeau de Saponé est porté par des personnalités politiques, des artistes ou encore des chefs coutumiers. Il est aussi exporté vers l’Europe et les États-Unis, où il est apprécié pour son authenticité et sa beauté artisanale.

Préserver un patrimoine vivant

Malgré son succès, le chapeau de Saponé fait face à des défis majeurs : concurrence des produits industriels, manque de structuration du secteur artisanal, accès limité à certains marchés. Pourtant, il incarne une richesse culturelle précieuse qu’il convient de protéger, transmettre et inscrire dans une dynamique de valorisation du patrimoine immatériel national.

« Chaque chapeau raconte une histoire. Aucun ne se ressemble vraiment », affirme un artisan de Saponé. Une parole simple, mais puissante, qui rappelle que chaque fibre tressée est aussi un fil d’identité.

Parfait Fabrice SAWADOGO

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