Boussouma est un royaume traditionnel situé dans la région de Kuilsé, au sein du département du Sanmatenga, dans la partie nord du Burkina Faso. Localité emblématique, elle se trouve à environ 25 kilomètres au sud de Kaya capitale provinciale et régionale du Centre-Nord et à 80 kilomètres de Ouagadougou. Traversée par la route nationale n°3, cette zone est également connue pour sa richesse en cuir et en peaux.
Le Royaume Boussouma a été fondé en 1752 par Naaba Nabiguiwendé, fils du Moogho Naaba Koundoumié. Longtemps rattachée à la cour de Ouagadougou, cette entité a progressivement acquis son autonomie, tout en conservant les traits fondamentaux de l’organisation politique mossi. Aujourd’hui, les limites administratives de la province de Sanmatenga correspondent aux frontières historiques de cet ancien royaume.
Une royauté fondée sur l’équilibre des pouvoirs
À Boussouma, le pouvoir du Dima (le roi) repose sur une symbolique forte : celle de la marmite à trois pierres. Chacune de ces pierres représente un pilier fondamental du pouvoir, incarnant respectivement l’administration, le culte religieux et la défense.
Le Kougrzug-Naaba de Korsimoro
Chef chargé de l’administration, il représente la première pierre. Il chapeaute l’ensemble des notables liés à la cour royale, considérés comme ses subalternes. Il joue un rôle central dans l’organisation quotidienne du royaume et assure le relais entre la chefferie et la population.
Le Tengsobinkêema de Tangpooré
Il constitue la deuxième pierre de cette marmite symbolique. En tant que chef de terre, il est aussi le ministre du culte et le sacrificateur suprême. C’est à lui que revient la lourde responsabilité des rituels dédiés à la terre, aux montagnes, aux eaux, aux mânes des ancêtres et aux lieux sacrés. Il représente les tengembiisi (autochtones) au plus haut niveau du pouvoir spirituel. Il est aussi membre du collège chargé de désigner le roi.
Le Tansoabinkêema de Konlomtenga
La troisième pierre est représentée par le chef de guerre. À la tête des Tansoabas et des ministres chargés de la sécurité, il est responsable de la défense du royaume. Son rôle est d’assurer la sécurité et la stabilité du territoire face aux menaces.
Une institution coutumière bien organisée
Depuis des siècles, la chefferie coutumière au Burkina Faso s’est illustrée par sa rigueur, sa structure et sa résilience. À Boussouma, cette organisation repose sur des principes ancestraux où chaque dignitaire joue un rôle spécifique, garantissant l’harmonie du pouvoir et la continuité des traditions.
Le royaume Boussouma n’est pas seulement un lieu géographique : c’est un bastion vivant de la tradition mossi, un modèle d’équilibre et de gouvernance fondé sur des valeurs ancestrales. Son système de chefferie, structuré autour de la symbolique de la marmite à trois pierres, rappelle que l’autorité, la spiritualité et la défense sont indissociables dans l’exercice du pouvoir. En ces temps modernes, où les repères tendent à se diluer, se souvenir du royaume Boussouma, c’est raviver la mémoire d’une sagesse qui, encore aujourd’hui, continue d’inspirer.
Actuellement Sa Majesté NAABA SIGRI DIMA est le ROI du royaume de BOUSSOUMA un fils de feu Dima SONRÉ
✍️ Parfait Fabrice SAWADOGO
Journaliste Culturel – Infos Culture du Faso
