dim 10 août 2025

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L’aire mandingue au Burkina Faso : berceau de griots et mémoire des cordes vivantes

Dans l’ouest et le sud-ouest du Burkina Faso, là où les traditions orales se transmettent encore de bouche à oreille, une culture musicale ancestrale continue de résonner avec force. Bienvenue dans l’aire mandingue, terre des griots, du balafon, du ngoni et surtout de la kora, cet instrument emblématique qui porte la voix des anciens et relie les générations.

De Bobo-Dioulasso à Banfora, en passant par Orodara, l’héritage mandingue continue de structurer la vie sociale et artistique. Héritée de l’empire du Mali, cette culture est portée par une figure essentielle : le griot, appelé djeli, diali ou gawlo, selon les groupes ethniques.

Les griots : dépositaires de l’histoire vivante

Musiciens, poètes, historiens, médiateurs : les griots ne sont pas de simples artistes. Ce sont les gardiens de la mémoire collective. À travers les épopées chantées, les proverbes, les récits de famille ou les chants de louange, ils maintiennent vivantes les racines des peuples.

Leurs instruments de prédilection la kora, le balafon, le tamani ou le ngoni accompagnent chaque mot, chaque note, dans un équilibre subtil entre récit et mélodie.
Dans les mariages, les funérailles, les intronisations ou les fêtes communautaires, le griot est indispensable, parce qu’il ne raconte pas seulement l’histoire : il la rend audible et vivante.

Une tradition toujours vivace

Aujourd’hui encore, dans des villes comme Bobo-Dioulasso, les griots forment les jeunes, collaborent avec des artistes modernes ou se produisent sur des scènes internationales.
Leur art s’adapte, sans se perdre. Certains utilisent le numérique pour diffuser leurs œuvres, d’autres fusionnent la tradition avec le jazz, le reggae ou le slam. Le message reste le même : la parole est un outil de lien, de mémoire et d’identité.

Un festival pour célébrer la kora et les traditions mandingues

C’est dans cette dynamique de transmission et de valorisation qu’est né un événement phare : le Festival “La Voix de la Kora”, créé en 2022 par l’artiste burkinabè Abdoulaye Traoré, alias Kantala.

Originaire de Bobo-Dioulasso, Kantala a lancé ce festival pour mettre à l’honneur la kora et les autres instruments à cordes issus de la tradition mandingue.
L’objectif : offrir une scène aux musiciens traditionnels, encourager la relève, et rappeler la richesse de ce patrimoine musical souvent relégué dans l’ombre.

Depuis sa première édition, le festival s’est imposé comme un rendez-vous culturel majeur, avec des concerts, des ateliers de transmission, des expositions d’instruments et des performances mêlant traditions et musiques actuelles.

À travers ce festival, la kora n’est plus seulement un instrument ancien : elle devient un lien entre le passé et l’avenir, entre les anciens et les jeunes, entre les villages et le monde.

Une mémoire musicale en mouvement

Dans l’aire mandingue du Burkina Faso, la musique ne se contente pas de divertir. Elle éduque, elle rassemble, elle raconte. Et les griots, avec leur voix et leurs cordes, nous rappellent que l’histoire peut être chantée, transmise, et réinventée.

Grâce à des initiatives comme le Festival « La Voix de la Kora », des artistes comme Kantala, et la vitalité des griots, le Burkina Faso continue de faire vivre un trésor immatériel inestimable.

Tant que les cordes vibreront, la voix de l’Afrique continuera de se faire entendre.

Parfait Fabrice SAWADOGO

Journaliste Culturel – Infos Culture du Faso

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