mar 30 mai 2023

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Critique de cinéma: « Hakilitan » de Issiaka Konaté projeté dans le cadre du Ciné-débat de l’ASCRIC-B

Dans la soirée du jeudi 6 avril 2023, les locaux du Goethe-Institut de Ouagadougou, ont accueilli une projection-débat du film « Hakilitan » (Mémoires en fuite) du réalisateur burkinabè, Issiaka Konaté. Cette projection, qui s’est effectuée en présence du réalisateur, entre dans le cadre des activités de l’Association des Critiques de Cinéma du Burkina Faso (ASCRIC-B).

L’ASCRIC-B, dans un souci de mener à bien ses missions, organise régulièrement des activités au nombre desquelles figurent les projections-débats. Ces projections-débats, qui se déroulent une fois dans le mois, s’inscrivent donc dans la dynamique de renforcement des capacités des membres de ladite association en terme de critique de cinéma. « Hakilitan », c’est donc l’intitulé du film qui était au rendez-vous en ce mois d’avril 2023. Et pour ce faire, ce sont les locaux du Goethe-Institut de Ouagadougou qui ont abrité cette projection-débat, et ce, en présence du réalisateur, le Burkinabè Issiaka Konaté.

Étudiants en cinéma, critiques de cinéma, comédiens et bien d’autres experts du monde cinématographique, tous ont répondu présents à cet énième rendez-vous du donner et du recevoir. Pour le président de L’ASCRIC-B, Abraham Bayili, cette projection en présence du réalisateur du film vise à échanger à bâton rompu sur beaucoup d’aspects anthropologiques et artistiques de l’œuvre. De ses dires, les critiques sont les médiateurs entre l’œuvre et le public. La projection de « Hakilitan » est donc une occasion, à l’en croire, de jouer cette médiation en ce sens que c’est un film assez difficile à pénétrer du fait des volets artistique et anthropologique.

Pour le Président de L’ASCRIC-B, ce film est une aubaine de montrer que les critiques de cinéma sont les médiateurs entre l’œuvre et le public

« Le volet artistique est pratiquement simple parce-que si vous vous connaissez en cinéma, il est facile de lire les aspects techniques et artistiques. Mais en ce qui concerne le volet anthropologique, il faut avoir une culture assez développée et vaste. Ce qui fait qu’il est difficile de pénétrer toutes les cultures. Et ce film nous permet de décoder bien de choses dans certaines cultures, d’où notre rôle en tant que critiques, d’aider le public à mieux appréhender l’œuvre. C’est donc un film, en plus de l’aspect technique qui est assez riche à travers la lumière, la création du décor, les différentes valeurs de plans, renferme un aspect anthropologique qui enseigne beaucoup », foi de monsieur Bayili.

« Nous sommes confrontés à des défis de conservation, de sauvegarde et de transmission de la mémoire », Issiaka Konaté, réalisateur de « Hakilitan »

C’est donc un film à la fois beau et complexe qui a été donné de voir. Selon l’auteur, Issiaka Konaté, ce film a débuté comme un documentaire suite à l’inondation de la cinémathèque en septembre 2009. Et l’idée de fiction a émergé un peu plus tard lorsque les travaux de la salle de conférence du FESPACO ont commencé. « Je me suis donc dit qu’il fallait faire un lien, surtout que cette salle est située juste à côté de la cinémathèque. Et l’idée est venue de faire émerger un personnage amnésique qui se réveille dans ce chantier. Je me suis ensuite dit pourquoi pas un enseignant. Cela nous permet d’aborder la question de la mémoire, mais aussi de la transmission. La vie du personnage a donc été montée par bribes. Par conséquent, il y a l’histoire individuelle et l’histoire collective à travers l’inondation, la mémoire collective, etc », a-t-il signifié.

À en croire toujours le réalisateur, ce sont donc deux histoires qui s’entrechoquent. Du reste, c’est un film qui sonne comme une rupture entre les manières dont les films se font en général. Il porte en effet, sur comment les codes cinématographiques peuvent être pliés dans une création particulière et surtout se donner beaucoup de libertés dans la façon d’aborder un récit. C’est donc un film monté par bribes, contrairement au récit classique et linéaire qui est beaucoup pratiqué. C’est ce qui selon lui, déroute un peu les cinéphiles dans ce film (…). Par ailleurs, le président de l’ASCRIC-B entend, avec la permission du réalisateur, reprogrammer le film lors de la Semaine de la Critique de Cinéma de Ouagadougou (SECRICO) en octobre prochain, en vue de permettre aux gens de mieux cerner la visée artistique et anthropologique de l’œuvre.

En rappel, l’ASCRIC-B a été créee en juin 2003 et est composée de critiques de cinéma, de journalistes culturels pratiquant régulièrement la critique cinématographique dans les organes de presse, des Hommes de lettres dont la contribution est régulière et reconnue. Elle a pour objectifs l’instauration d’une tradition de la critique de cinéma dans les organes de presse en vue de la sensibilisation du public au langage cinématographique ; le renforcement de la collaboration entre critiques et professionnels du métier du cinéma et de l’audiovisuel ; et la promotion des films africains et singulièrement burkinabè.

Boukari OUÉDRAOGO

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